vendredi 25 septembre 2009

Coeur de Marie (suite)



J + M
Le "bout de prière" précédent a ouvert des perspectives de méditation étonnantes, car les beautés du Cœur de Marie, où fut conçu le fils de Dieu, sont surnaturellement abondantes.
J'aime à me souvenir que Dieu se sert de la grâce de Marie pour nous rendre semblables à elle. D'une façon extrêmement poétique et touchante on trouve dans le Cantique des cantiques une allusion à cette transformation, que signifie l'Aimé (Dieu) à l'âme aimée (nous) :
Le Cœur de Marie est la maison de Dieu, celle où Dieu lui-même nous transforme !
Et nous avons vocation à être à notre tour maison de Dieu !

Comme inspirées, des évidences se dégagent peu à peu de l’obscurité de nos misères qui, bien qu’aspirant aux choses d’en Haut, traînent encore d’ici bas des lourdeurs et des opacités.
Ainsi cette certitude : un cœur aimant ne peut s’approcher de Celui de Marie que s’il est blessé d’amour. Car le cœur de l’homme est ordinairement de pierre (Ez 36, 26), et quand il se met à aimer sous la motion du saint Esprit de Dieu, il devient vulnérable et aussitôt blessé d’amour.
Il est nécessaire qu'il soit blessé, car la dureté de la vie et de l'iniquité ne permet pas d'être impassible devant tant de souffrances, auxquelles le Seigneur lui-même s'est identifié. Il s'est lui-même rendu vulnérable, et cette fragilité acceptée, cet anéantissent a trouvé son point culminant sur la Croix, lorsqu'un soldat ouvrit le Cœur de Jésus, d'où il s'écoula du sang et de l'eau.
En contemplant ces mystères, il n'est évidemment pas question de vouloir rester... de marbre
Ô Marie, rends nos cœurs immaculés comme le tien !
Donne nous d'aimer Jésus comme Tu l'aimes !
Les armes du combat :
Cantique des Cantiques 3, 4 :
....j'ai trouvé celui que mon cœur aime; Je l'ai saisi, et je ne l'ai point lâché Jusqu'à ce que je l'aie amené dans la maison de ma mère, Dans la chambre de celle qui m'a conçue.

vendredi 18 septembre 2009

Dolores, Lola, Lolita

la Présentation de Jésus au Temple
J + M
J’ai été étonné la semaine dernière lors d’une rencontre à Lisbonne en voyant que la personne qui se présentait, Maria das Dores (Marie des Douleurs), s’était crue obligée de préciser aussitôt : un nom horrible n’est-ce pas ?
Peu de temps après ce fut la fête liturgique de Notre Dame des Douleurs (15 septembre) et je me suis souvenu de cette réflexion un peu honteuse de l’amie portugaise.
Le contexte de travail dans lequel je me trouvais alors ne m’a pas permis de le préciser formellement, mais, loin de trouver horrible ce nom, je l’associe dans mon cœur à des mystères si majestueux et remplis de beauté qu’il en perd sa dimension originale un peu effrayante.
Je me souviens de l’évangile de St Luc qui relate de façon très vivante la première mention du glaive qui devait traverser le Cœur de Marie. Or c’est une scène gaie, celle où l’on voit deux jeunes parents doublement heureux et honorés, car ils présentent au Temple, c’est à dire à la Résidence Officielle du Très Haut sur terre dans la conception hébraïque qui avait alors cours, un fils premier né (premier honneur), que tous deux savent être Fils de Dieu et Messie (honneur infiniment plus admirable). La modestie qui a entouré la vie terrestre du Christ était également de mise au temple, et personne ne semble avoir observé dans la hiérarchie de l’Institution quel illustre enfant venait humblement chez son Père. Les textes sacrés ne mentionnent aucune émotion particulière si ce n’est celle de deux anciens, deux personnes très âgées dont l’acuité spirituelle ne fut pas prise en défaut : la prophétesse Anne et le vieillard Siméon. Les paroles de ravissement de ce dernier illuminent à présent la liturgie de l’office du Soir (Complies); ceux qui le prient y trouvent force et paix.
Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples,1umière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël.
(Luc 2, 29-32)
Il ajouta à l’adresse de Marie : « et à toi-même une épée te transpercera l'âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées ». (Luc 2, 35)
Cette épée annonce bien sûr la Passion, qui est notre Relèvement après la Chute. Marie aussi se trouvait alors avec Jésus, environ trente ans après ce jour heureux de la Présentation. Lors de cet épisode ô combien primordial, là aussi l’acuité du grand nombre est prise en défaut, et personne ne reconnaît dans le Condamné le Fils de Dieu hormis une poignée de héros, ou plutôt d’héroïnes car pour la plupart ce sont des femmes.
La Douleur majuscule de Marie est féconde. Elle naît de la solidarité avec son enfant, le fruit de son sein, lorsqu’il est broyé de façon indicible, non tant par l’exécution publique et infamante à laquelle il avait accepté de se soumettre que par la haine de ceux qu’il était venu sauver.
Sa Douleur est associée par le récit évangélique à son enfantement spirituel, car c’est au pied de la Croix qu’elle reçoit, en Saint jean, tous les hommes comme ses enfants. Ainsi, tandis que Jésus, qu’Isaïe appelait Père du Monde à venir (ou Père éternel) accomplissait parfaitement la prophétie qui le décrivait et pendant qu’il nous fsaiait naître à l’Eternité, Marie aux pieds de la Croix nous engendrait à la vie de la grâce par sa maternité spirituelle. Le nouvel Adam et la nouvelle Eve donnaient des Fils au Très Haut.
C’est pourquoi ce vocable Marie des Douleurs, qui a donné le prénom de Dolores en Espagne (et son diminutif Lola avec tous ses dérivés) ainsi que Dores au Portugal traduit-il le sûr instinct des baptisés qui confiaient leurs filles dès leur plus jeune âge à la plus grande héroïne de tous les temps, Marie, intimement associée au Christ. Comment ne pas aimer ce prénom qui porte l’estampille de notre Passeport de citoyens des Cieux ?
Félicitations à toutes les Dolores, Lola, Lolita et Dores à quelques jours de leur fête.
Maria das Dores, Dolores, prie pour nous pécheurs. Toi, mère de Dieu et notre mère, fais-nous naître à la vie divine ! Amen
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Les armes du combat :
Philippiens, 6, 20
Pour nous, nous sommes citoyens des cieux.
Luc 2, 29
Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples, lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël.

Isaïe, 9, 6
Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et l'empire est mis sur son épaule : on l'appellera l'Admirable, le Conseiller, le Dieu fort, le Père d'éternité, le Prince de la paix.

samedi 12 septembre 2009

Comme les astres

astres

De l'office du jour :
Faites tout sans récriminer et sans discuter ; ainsi vous serez irréprochables et purs, vous qui êtes des enfants de Dieu sans tache au milieu d’une génération égarée et pervertie, où vous brillez comme les astres dans l’univers.
On est vraiment comme dit Saint Paul en train de briller comme les astres de l’univers ?
Ça vaut le coup de s’arrêter pour réfléchir et considérer la proposition, car si le programme est dur, la récompense est magnifique.
Regardons les termes du contrat de près, car ils n’ont pas changé d’un iota depuis l’époque des Philippiens et sont toujours valables.
Faites tout sans récriminer et sans discuter.
C’est très simple à dire et extraordinairement difficile à mettre en œuvre : ne nous plaignons jamais et soyons diligents.
Est-ce que je peux accepter que ma situation, ma solitude, mon conjoint qui fume trop, mon bulletin de paye trop exigu, ma belle-mère trop acariâtre et mon fils trop je ne sais quoi encore appartiennent au plan de Dieu pour me conduire au Royaume des cieux ? (qui commence, on le sait, ici et maintenant).
Serai-je capable de d’entrer enfin avec Dieu dans une logique amoureuse d’enfant obéissant ?
J’ai peur de me tromper de cible. Je sais bien que faire tout sans discuter cela ne veut pas dire être soumis ou renoncer â toute lutte et à toute ambition. C'est légitime - et cela fait sans doute partie de ton plan pour moi Seigneur- de lutter pour apporter plus de bien être à ma famille et plus d’argent à ma paroisse ; mais pour t'obéir j’ai quand même envie d’essayer d’arrêter de critiquer l’autorité dont je dépends, le travail nul qu’on m’a collé et la façon de s’habiller de ma collègue trop… ou pas assez…
Dans ma paroisse je sens que je dois m’arrêter de critiquer le célébrant dont le discours me semble râpeux (Faites tout sans récriminer et sans discuter) et regarder plutôt vers Dieu qui, Lui, ne rate aucun des rendez-vous fixés avec les hommes.
Me souvenant du silence de Jésus face à ses accusateurs, qui s’en étonnaient, je suppose car c'est du simple bon sens qu'il faut bien arrêter les polémiques stériles,(encore une fois sans récriminer et sans discuter ) pour essayer d’avancer.
Dur dur donc à mettre œuvre, mais la récompense est intéressante : « ainsi vous serez irréprochables et purs»
Ça c'est pour moi qui traîne de vieilles culpabilités depuis des lustres et des remords confus depuis des mois …
Remords et culpabilités qui ne viennent pas de Toi mon Dieu …
J’ai une seule certitude : il n’est jamais trop tard et Dieu ne change pas.
Moi qui pense parfois aux « formalités d’atterrissage » qui m’attendent à mon arrivée au Ciel je m'empare de cette promesse avec une joie un peu tremblante ; mais confiante. Ne savons-nous pas du reste que Celui qui aime fait la volonté de l’aimé(e) et que celui qui croit (en Jésus Christ le bien aimé de nos âmes) ne sera pas jugé ?(Jean 3 ;18). Pourquoi ? Parce qu’il sera trouvé irréprochable et pur. Oui moi ça m’intéresse.
Alors je lis la suite du verset donné par l’office du jour :
Vous qui êtes des enfants de Dieu sans tache au milieu d’une génération égarée et pervertie, où vous brillez comme les astres dans l’univers
Là je me demande si c’est mon état qui est décrit ou mon but. En tous cas je m’en empare et tout pécheur que je suis, tout nul, moi qui suis tombé dans tous les pièges, je me vois lavé par le sang de notre Agneau, Toi Jésus.
Tu nous veux resplendissants aussi n’as-Tu pas lésiné.
Ton sang qui nous purifie tu l’as répandu entièrement pour nous.
Quant à briller c’est peut-être un peu tôt, pour le moment nous sommes en phase de décapage.
Mais sait-on jamais avec Ta grâce ?
Reste avec nous Seigneur car il se fait tard. Cette génération où nous sommes par Ta volonté est dans la nuit
Elle fait comme toutes les autres, tue les prophètes comme l’a fait Jérusalem depuis les origines, sacrifie les enfants à Moloch ainsi que l’on fait des généalogies d’idolâtres de tout poil (le dernier dieu à qui l’on sacrifie c’est le planning familial, le sang des victimes continue de ruisseler).
Cette génération qui comme celles qui l’ont précédé défigure le message d’amour du Christ et le rend inaudible, méconnaissable.
Avec Toi Jésus nous essayons d’être de tout petits éclats de miroir, même brisés par la vie et nos misères, même couverts de boue nous pouvons réfléchir Ta lumière et obéir ainsi à la voix de l’apôtre qui demande non d’être des astres mais de briller à notre mesure comme eux dans l’univers .
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Les armes du combat :

Ph 2, 14-15
Faites tout sans récriminer et sans discuter ; ainsi vous serez irréprochables et purs, vous qui êtes des enfants de Dieu sans tache au milieu d’une génération égarée et pervertie, où vous brillez comme les astres dans l’univers.
Jean 14, 17-18
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n'est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu