Eglise Saint-Nicolas de Rilly-la-Montagne ( Marne)
Le Pardon du Père à son Fils
Prodigue.Vitrail par René Champs.
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J+M
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonons à ceux qui nous ont offensés
Magnifique demande, qui nous renvoie à l’essentiel, à la Genèse, premier livre de la Bible, qui la contient entièrement. On y lit que dans le plan de Dieu, l’homme devait être divinisé. Ainsi, le serpent qui a, pour ainsi dire, piraté ce projet ne mentait pas lorsqu’il affirmait: Vous serez comme des dieux.
Puis vint
la faute. Dans le cœur des hommes alors privés de la lumière, la violence et l’agressivité se
sont creusé un abîme. Dès le chapitre suivant de la Genèse, dit la
Bible, Caïn tue Abel. Et
pour quel motif !
La loi de
Dieu, pour combler cette béance, intervient et la remplit. Au début ce
sont des matériaux épais qu’il faut jeter dans cette fosse profonde. Pour cela Dieu
nous enseignera que l’on ne tue pas pour un regard, pour un geste de colère,
pour une dent cassée. Et ce sera fameuse loi du talion, œil pour œil, dent pour
dent, qui introduisit fort heureusement de la modération dans les
relations de justice entre les hommes jadis frères mais toujours plus féroces
les uns envers les autres. N'était-il pas urgent de limiter le terrain des
vengeances possibles ? le Lévitique les modèrera et ce fut un grand progrès
: Vie pour vie dit
le livre saint, le troisième de la Bible, assortissant l’adage de
recommandations que l’humanité aurait gagné à appliquer toujours telles
que :
"Les
pères ne seront pas mis à mort pour les fils et les fils ne seront pas mis à
mort pour les pères".
Mais il
faut aller plus loin. Dans ce même Lévitique le dessein d’amour de Dieu est précisé :
"tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Je suis l’Éternel." Lévitique 19:18 , qu’on pourrait, si on l’osait, gloser ainsi :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même parce que je suis Dieu, parce que tu
me ressembles et que tu es mon enfant, et si tu n’as pas envie de le faire
parce que fondamentalement tu es méchant, vindicatif et rancunier, fais-le
parce que tu te souviens que, si je suis ton Dieu, je suis aussi
celui de ton prochain. Si tu ne le fais pas pour lui, fais-le pour moi.
Jésus
précise et magnifie ce projet :
« Vous avez appris qu’il a été
dit : ‘œil pour œil et dent pour dent’. Et moi, je vous dis de ne pas
résister au méchant. Au contraire, si quelqu’un te gifle sur la joue droite,
tends-lui aussi l’autre. À qui veut te mener devant le juge pour prendre ta
tunique, laisse aussi ton manteau. Si quelqu’un te force à faire mille pas,
fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut
t’emprunter, ne tourne pas le dos. » Matthieu 5: 38-42
Il y a
plus.
On se
souvient que dans le récit de la Résurrection selon St Jean Marie
Madeleine prend Jésus pour le
jardinier.
Cette
indication de St Jean n’est pas fortuite : Marie Madeleine voit en
Jésus à juste titre, et par révélation le Divin Jardinier de l’Eden,
celui qui venait à la fraicheur du soir parler avec l’homme et le diviniser par
sa Parole.
Or le
message du Divin Jardinier n'a pas varié : en pratiquant le pardon, vous
devenez comme des dieux, vous êtes divinisés (vous êtes fils de votre Père qui
est dans les Cieux) :
« Mais moi, je vous dis: Aimez vos
ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous
haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin
que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son
soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et
sur les injustes. Matthieu5
: 44-45
Ainsi la
cinquième demande du Notre Père nous rétablit fermement dans la filiation, fait
de nous par Jésus des enfants du Père et nous aspire dans la divinité pour
faire de nous… des dieux
Si
quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je
donnerai, c'est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde. Jean 6:51
J+M
Ne nous « laisse pas succomber » à la tentation, disait jadis l’Eglise. On proposa une nouvelle traduction du Pater dans les années 60 qui disait « Ne nous soumets pas » à la tentation. Et cette demande ne rendant pas justice à l toute ’idée exprimée par la prière dominicale, on proposa alors ne « nous laisse pas entrer en tentation ». Toutes ces formules, plus ou moins approximativement face au latin « ne nos inducas in tentationem », pointent une faiblesse : la nôtre, et une force, celle de Dieu, Père aimant qui, là encore ne nous abandonnera pas sur la route des difficultés ordinaires.
En réponse à notre fascination pour le mal, pour ce qui est funeste, sale et peu utile en somme, la prévenance de Dieu est ainsi soulignée et fait écho à l’admirable affirmation de Jésus « Sans Moi, vous ne pouvez rien faire ». (Jn 15,5)
La tentation est personnifiée dès les origines, dès la Genèse donc par ce mal tapi à la porte tel une bête inquiétante.
Si Dieu le pointe, c’est pour mettre en garde Caïn (Gen,4 ;7). Hélas, il succombera à la tentation de se débarrasser d’un rival, lui aussi. On voit quelle valeur ont ces divines mises en garde car le cœur de Dieu nous connait. C’est bien pourquoi la prière du Seigneur nous permet de prendre en compte notre faiblesse et de ne pas fanfaronner devant le mal : nous sommes hélas miscibles avec lui, mieux vaut donc ne pas s’en approcher. L’idéal, come disait l’acte de contrition, serait « d’en éviter les occasions ». Et la demande exprimée ici montre que notre fragilité, unie à la Force d’En-Haut, peut devenir triomphe. Si la tentation est inévitable, elle n’en est pas moins occasion de victoire. Vaincue, elle ajoute à l’âme des mérites et montre la force et la prévenance de Dieu.
Nous avons, là encore, à agir selon nos moyens et, plus encore à laisser Dieu agir selon les siens. Ayons confiance : ils sont Illimités.
Les rôles sont clairement établis. Nous luttons pour ne pas entrer en tentation, malgré notre attirance pour ce qui est, disons, toxique, et Dieu, lui, nous libère du mal. Du mal intérieur et du mal extérieur. C’est son rôle. Pas le nôtre. Le mal multiforme nous entoure, nous submerge parfois. Ayons confiance : Dieu a fait ses preuves et nous en délivrera. Il nous délivrera des conséquences du mal que nous avons causé, et de celles du mal que nous avons subi. Nous entrerons dans la dynamique victorieuse de celui qui n’est que bien, qui a fait de sa Croix , horrible supplice, un instrument de salut universel.
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Ne nous laisse pas entrer en tentation :
J+M
Ne nous « laisse pas succomber » à la tentation, disait jadis l’Eglise. On proposa une nouvelle traduction du Pater dans les années 60 qui disait « Ne nous soumets pas » à la tentation. Et cette demande ne rendant pas justice à l toute ’idée exprimée par la prière dominicale, on proposa alors ne « nous laisse pas entrer en tentation ». Toutes ces formules, plus ou moins approximativement face au latin « ne nos inducas in tentationem », pointent une faiblesse : la nôtre, et une force, celle de Dieu, Père aimant qui, là encore ne nous abandonnera pas sur la route des difficultés ordinaires.
En réponse à notre fascination pour le mal, pour ce qui est funeste, sale et peu utile en somme, la prévenance de Dieu est ainsi soulignée et fait écho à l’admirable affirmation de Jésus « Sans Moi, vous ne pouvez rien faire ». (Jn 15,5)
La tentation est personnifiée dès les origines, dès la Genèse donc par ce mal tapi à la porte tel une bête inquiétante.
Si Dieu le pointe, c’est pour mettre en garde Caïn (Gen,4 ;7). Hélas, il succombera à la tentation de se débarrasser d’un rival, lui aussi. On voit quelle valeur ont ces divines mises en garde car le cœur de Dieu nous connait. C’est bien pourquoi la prière du Seigneur nous permet de prendre en compte notre faiblesse et de ne pas fanfaronner devant le mal : nous sommes hélas miscibles avec lui, mieux vaut donc ne pas s’en approcher. L’idéal, come disait l’acte de contrition, serait « d’en éviter les occasions ». Et la demande exprimée ici montre que notre fragilité, unie à la Force d’En-Haut, peut devenir triomphe. Si la tentation est inévitable, elle n’en est pas moins occasion de victoire. Vaincue, elle ajoute à l’âme des mérites et montre la force et la prévenance de Dieu.
Nous avons, là encore, à agir selon nos moyens et, plus encore à laisser Dieu agir selon les siens. Ayons confiance : ils sont Illimités.
Mais délivre -nous du mal.
Les rôles sont clairement établis. Nous luttons pour ne pas entrer en tentation, malgré notre attirance pour ce qui est, disons, toxique, et Dieu, lui, nous libère du mal. Du mal intérieur et du mal extérieur. C’est son rôle. Pas le nôtre. Le mal multiforme nous entoure, nous submerge parfois. Ayons confiance : Dieu a fait ses preuves et nous en délivrera. Il nous délivrera des conséquences du mal que nous avons causé, et de celles du mal que nous avons subi. Nous entrerons dans la dynamique victorieuse de celui qui n’est que bien, qui a fait de sa Croix , horrible supplice, un instrument de salut universel.