dimanche 17 janvier 2010

L'Eternel n'était pas dans le tremblement de terre.

cathédrale d'Haïti
J+M



Après le terrible choc de la semaine passée, les angoisses et les interrogations, les pourquoi? de toute espèce qui fusent au cœur, voici, peu à peu, et très lentement, le temps de quelques réponses de Dieu qui, comme toujours, parle à l’intime et sans fracas. Comme Élie sur le Carmel, nous savons que Dieu n’est pas dans le tremblement de Terre, mais bien dans le “murmure doux et légerle bruit d’un léger silence”. (I Rois 19 12)
Ce silence est nécessaire pour pouvoir regarder dans la foi ce qui s’est passé dans l’île martyre et y discerner malgré nos épaisseurs les signes subtils de la réponse de notre Dieu à la violence des éléments.
La première interrogation c’est l’antique question prophétique, reflet d’une angoisse congénitale devant la destinée, le triomphe du Mal ou la souffrance des petits : le bras de Dieu est-il devenu trop court?

Clairement, la réponse est non. Nous ne savons ni les tenants ni les aboutissants de ce drame, mais nous avons les éléments qu’il faut pour le regarder dans la foi , certains que Dieu ne permet le mal et la souffrance qu’à la condition expresse de pouvoir en retirer un bien supérieur. (Rom 8 : 28)

Ce bien supérieur existe heureusement dans l’ océan de souffrance dans lequel est plongé le peuple haïtien, on y trouvera dans la foi des éléments qui permettent de glorifier le Seigneur.

Ainsi la dignité et la solidarité du peuple haïtien. Meurtri, ce peuple se reconstruit, pleure ses morts et avance pour sa survie. On a signalé des actes de banditisme, et on les a stigmatisés depuis nos salons européens, sans chercher à savoir quelle en est l’origine ni au nom de quoi on s’érigerait en juges du malheur d’autrui. Il y a du banditisme partout, il est toujours marginal. Devant ce grand fleuve qui charrie de la boue et de l’or, comme le poète, préférons regarder l’or qui représente le dynamisme et la solidarité des habitants de l’île.
En gardant humblement à l’esprit que dans des circonstances moins difficiles, beaucoup d’entre nous seraient peut-être prêts à s’entretuer pour moins encore qu’un peu de pain et d’eau pour leurs enfants.

Les catholiques ont été frappés de voir que l’archevêque est mort avec les 50 ou 100 000 mille haïtiens qui se sont retrouvés soudain devant le tribunal du Christ. D’un point de vue spirituel, on devine que le pasteur est allé avec son troupeau au-delà de la vallée de l’ombre vers la Bergerie éternelle du cœur de Dieu. Ils ont payé de leur sang le droit à l’attention internationale sur leur pays qui leur était le plus souvent refusée par nous.
L’immense solidarité internationale qui se déploie à présent est un défi, dans le village virtuel dans lequel nous habitons, pour chacun d’entre nous. La souffrance de nos frères ne concerne pas seulement les États et la Croix Rouge, mais qu’elle nous invite tous à une réponse, et une réponse généreuse. Jésus a loué l’obole de veuve qui apportait au Temple l’offrande de son nécessaire, il nous appartient d’agir de même, et d’apporter généreusement à la reconstruction de Son Corps en Haïti (infiniment plus précieux que tous les Temples) le fruit de nos efforts et de notre solidarité.

Nous retrouverons ces martyrs des forces telluriques le jour du jugement dernier, et Jésus aura leur visage pour nous dire : j’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire.

Je suis sûr que Dieu a permis cette souffrance pour révéler au monde qu’il est aux côtés de chaque enfant haïtien qui cherche ses parents, de chaque parent haïtien qui cherche ses enfants comme jadis Rachel "Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas qu'on la console" (Mt 2, 18).

Car aussi profondément que l’homme souffre, il a toujours été précédé par un Dieu qui s’est fait aimant et vulnérable. Aujourd’hui il nous revient de consoler Dieu en Haïti, essayons de ne pas rater ce rendez-vous.



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Les armes du Combat :

1 Rois : 19 11-13

Et voici, l'Eternel passa. Et devant l'Eternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers : l'Eternel n'était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre: l'Eternel n'était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, un feu : l'Eternel n'était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger. Quand Elie l'entendit, il s'enveloppa le visage de son manteau, il sortit et se tint à l'entrée de la caverne.

Mt 25 : 35
Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli.

Luc 21 : 4
En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tout le monde. Car tous ceux-là ont pris sur leur superflu pour faire leur offrande, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a donné tout ce qu’elle avait pour vivre.

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Solidaires avec l’AED (Aide à l’Église en Détresse)


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