mercredi 29 juin 2011

Il fait paître son troupeau parmi les lis.

J+M

Celui qui fait pousser l’herbe sur les monts est un agriculteur de très haut lignage. C’est lui le divin semeur de la Bonne Nouvelle dans nos cœurs. Il est doux de penser que ses pieds marchent sur notre terre intime pour y répandre les graines d’amour et de liberté qu’il confie à nos soins. Cette semence produit des fruits étonnants : le blé spirituel appelé à germer et à grandir en nous. Ce blé sera un jour engrangé dans les greniers de Dieu. Il lui faudra d’abord pour cela mourir, c'est-à-dire renoncer à son intégrité pour être percé par le germe qui deviendra un épi. On sait aussi que la terre où il poussera devra être préparée, sans épines capables d'étouffer les jeunes pousses, et qu’elle devra être à l’abri des oiseaux qui sont d’avides consommateurs de blé en herbe. Ainsi, le Royaume de Cieux naitra dans le secret des cœurs de ceux qui écoutent la divine parole et s’en imprègnent.
Il y a dans cette germination deux acteurs, l’Homme et Dieu. Le travail est la part de l’homme, celui de Dieu étant bien sûr de donner la vie. De la fécondité de cette coopération entre Lui et nous nait notre dignité : Dieu, ici encore (car il ne cesse jamais de le faire) nous associe avec générosité à son œuvre de création.
Or, le Seigneur aurait pu nous accorder le salut indépendamment de nos efforts et de nos désirs en usant de sa toute-puissance pour nous contraindre au bien, ou encore de sa grande miséricorde pour admettre tout être créé en sa présence. Mais en nous permettant de participer à la construction de notre futur éternel Dieu nous accorde un honneur presque démesuré, à nous qui sommes faits de poussière et enfermés dans le temps, un honneur à la mesure de sa bienveillance : Il nous donne de bâtir l’éternité ce qui est l’une de ses prérogatives. Cela implique qu’Il nous donne accès à sa divinité, on peut même dire qu’il nous divinise en quelque sorte. Et le plus étonnant est que cela nous permet de prendre conscience que Dieu nous divinise de façon ininterrompue, autant de fois qu’Il nous attire à Lui.
Jésus-Christ, Parole de Dieu, l’atteste de façon solennelle et signe cette réalité à la Croix : Dieu se fait Homme pour que l’homme devienne dieu.
On retrouve les termes de cette alliance dans le pacte eucharistique où Dieu s’anéantit pour que nous vivions de sa Grandeur. De riche il s’est fait pauvre pour que nous ayons part à sa richesse.
Ce pacte a quelque chose d’insensé, c’est pourquoi il convient de l’accueillir avec le cœur sans se disperser en vaines considérations : la pauvre raison humaine y perd pied. Tant de disciples se sont détournés de celui qui s’est présenté un jour comme le pain du Ciel. 
Et vous, voulez-vous aussi vous en aller ? nous demande Jésus comme à eux (Jean 6: 68).
Quelle tragique erreur que de s'éloigner du Pain du Ciel ! Parce que le Christ est descendu aux enfers, puis est ressuscité, communier à son Corps signifie le laisser descendre dans nos enfers particuliers qui sont souvent des enfers- ....mements.
Le pain eucharistique nous rend la liberté et nous revêt d'une stature éternelle que rien d’autre ne saurait donner. C’est Dieu qui nous accorde ce que nous ne pouvons en aucun cas, par aucun effort, accomplir seuls : être divinisés, participer à sa nature divine. Il suffit de l’accepter.
Et de répéter jusqu’à l’ivresse le chant d’amour du Cantique
« Mon Bien-aimé est à moi, et je suis à lui ».
Et le Bien aimé viendra parler au cœur aimant qui l’accueille pour lui dire la seconde partie de ce verset « Il fait paître son troupeau parmi les lis »
Car, bien sûr c’est lui, le Divin Jardinier, qui les aura semés dans nos cœurs.

***
Les armes du combat

2ème lettre aux Corinthiens, 8: 9
...notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s'est fait pauvre, de riche qu'il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis.

Cantique 2 :16
Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui ; Il fait paître son troupeau parmi les lis

Jean 6:33
... car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.

dimanche 26 juin 2011

Cette humble parcelle de presque rien qu’est l’Hostie

J+M


En la fête-Dieu

Le Pain de Dieu, la manne nouvelle et éternelle est à l’honneur en cette solennité liturgique. Du Ciel Il descend pour nous, disait un cantique d’antan. C’est bien sûr pour nous y faire monter.
Le don que nous fait Dieu dans l’Eucharistie est si grand, si ineffable, que les mots s’arrêtent comme frappés de stupeur. Comment dire la fête de l’anéantissement de Dieu dans un peu de pain ?
Cette humble parcelle de presque rien qu’est l’Hostie, est Le Christ. Sa Présence parmi nous, selon la promesse faite à l’Ascension devrait changer le centre de gravité du monde. Ou a défaut celui des cœurs.
Jadis des processions honoraient le Saint Sacrement et des reposoirs étaient les escales de ce voyage mystérieux de l’Auteur de la Vie dans les jardins des hommes. Ce temps n’est plus.
Il nous reste néanmoins le privilège de pouvoir être nous-même des reposoirs où un Dieu altéré peut s’arrêter et s’asseoir sur notre margelle.
 L’eau de notre puits est amère, elle a le goût de nos larmes et de nos échecs. Qu’importe. Offrons-la-lui. Lui, Il agira. Au pressoir du Calvaire n’a-t-il pas donné au monde une huile d’onction pour que l’amertume n’y ait plus doit de cité ? Faisons lui confiance, le voici l’Agneau si doux.

vendredi 24 juin 2011

Rien.

J+M
Rien, cette écume, vierge vers ….
C’est à Mallarmé, prince des poètes, que l’on doit cet octosyllabe qui désigne toute son œuvre. Puissante intuition de l’artiste en qui, par brèves fulgurances, la vie surnaturelle se dévoile, souvent à son insu, comme malgré lui.  Il y a de ces accointances dans la vie spirituelle. On sait que l’art rejoint le sacré par intermittences géniales et que la quête des mystiques rejoint souvent celle des poètes.
Rien donc. C’est tout notre trésor que ce rien là, nous qui cherchons Dieu. Non point un rien lugubre et déshonoré, mais un rien sonnant et tintant, un rien assumé, joyeux, tonique, un rien capable de Dieu. Pas moins.
Ce rien là est celui du Magnificat. 
Il comble de bien les affamés
 Renvoie les riches les mains vides
  Nous dit Marie, parlant de Dieu. 
Elle, la Toute Sainte. Celle qui a tout donné, qui a donc tout reçu de Lui.
Et nous voilà tout emberlificotés dans nos richesses maigrelettes, tels des Shadocks de la vie spirituelles occupés à pomper sur la route d’un autre monde. Nos riens sont connus, identifiés, catalogués : c’est exactement ce à quoi doivent renoncer ceux qui font vœu d`être de Dieu, à savoir richesse, puissance et gloire.
Or on a vite fait de stigmatiser les riches. Proie facile pour la vindicte. Espronceda, poète romantique espagnol, résumait en un raccourci tout à fait intéressant tout un pan de la pensée chrétienne du Moyen-Age :
La richesse est péché
Sainteté, la pauvreté
(Y es pecado la riqueza: la pobreza santidad)
Or c’est aller vite en besogne que de rester dans le seul domaine de l'argent et des biens : la richesse est ce qui nous possède et pas seulement un compte en banque bien garni.. On peut être riche de « sa » douleur, de « sa » souffrance, de « son » savoir, de « son » expérience si cela nous occupe et nous offusque sans cesse, et nous prive de la certitude de marcher avec Dieu. Si c’est le cas cette étrange et triste richesse empêchera Dieu de nous remplir de la Sienne. A l'inverse, on peut aussi nager dans l’opulence et rester absolument pauvre, dépossédé de biens, honneurs et titres tels ces saints de lignée royale qui sans cesser de régner ont préféré à l’éclat de leur trône  celui de l’autel. En France, St Louis et Ste Jeanne, en Espagne Saint Fernand, au Portugal Ste Elisabeth, Ste Brigitte en Suède, St Edouard en Angleterre pour n'en citer que quelques-uns,  ont montré que cela était possible… Tant de familles royales européennes ont eu leurs saints, sans oublier la Russie où une princesse,  petite-fille de la reine Victoria, a poussé la vertu jusqu’au martyre au début du siècle dernier.

Ce rien qui nous occupe, on s’en doute, est à conquérir de haute lutte. Ce rien-là est un horizon auquel on tend et vers lequel on ne peut que marcher sans jamais l'atteindre. Et pourtant, qui d’entre nous ne serre pas dans sa main comme un enfant revenant de la rivière les quelques miettes d’un trésor pitoyable dont il se fait avare et riche, un pardon refusé, un péché chéri, un souvenir ?
Sur la route de la Terre Promise, comme les Hébreux guidés par la Nuée Sainte, nous nous souvenons des oignons que nous mangions pendant notre esclavage. A l’époque où nous ne Le connaissions pas, Lui qui veut tout pour nous. Heureusement la vie est là, chemin de dépouillement qui démasque les convoitises. A y bien réfléchir, qui accepterait froidement d’échanger la vie éternelle contre le plat de lentilles des richesses et des honneurs ?

Il y a encore dans ce rien une infinité de choses à méditer. La consolation de n’être rien s’ajuste au bonheur de savoir que ce rien est choisi par Dieu, aimé par Dieu, voulu par Dieu.
Ce Dieu qui avec une patience étonnante nous a tissés brin a brin, d’abord physiologiquement dans le sein de notre mère, puis spirituellement, au fur et à mesure que nous avons accepté d’être comblés par lui. Ainsi, grandir en se débarrassant de ses certitudes, en admettant qu’on a encore tant à apprendre de Celui qui est aux Cieux est une démarche paradoxale.

 Il y a dans la noblesse de cette ambition un je ne sais quoi – un instinct de baptisé ? qui fait que l’on sent que ce vierge vers décrit par le poète est appelé par une Parole en qui est définitivement toute la beauté de la poésie, et qu’un Océan en qui se trouve la Vie elle-même appelle cette écume.
Notre rien aspire au Tout. C’est sa joie de savoir que le Tout l'aime en retour et se veut donner à lui comme s’il n’y avait au monde que notre petitesse pour Le recevoir.



mercredi 22 juin 2011

Les chardons sont souvent plus chrétiens que nous

J+M



C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. On ne cueille pas du raisin sur des épines, ni des figues sur des chardons (Matthieu 7 :15) 
J’aime ce verset de l’évangile du jour rapporté par Matthieu. Il mobilise les humbles connaissances botaniques des contemporains du Seigneur. Jésus, en qui se trouve tous les trésors de la sagesse et de la science, se met à leur portée afin d’en être compris.

Et pour toutes sortes de raisons ce verset riche en chlorophylle me parle. Il s’adresse, selon la belle formule de Saint Augustin, directement aux oreilles de mon cœur.

On retrouve à nouveau la règle toute simple souvent mentionnée : les réalités terrestres sont l’image de celles d’en Haut.

Jésus Christ, vivant au milieu de nous, nous parle encore aujourd’hui par ces mots. Le raisin évoque bien sûr le vin, qui représente à son tour la vie qu’Il nous donne 
(je suis venu pour qu’ils aient la vie, et la vie en abondance). Dieu a souvent dans l’Écriture comparé Israël à une vigne. Israël, vigne du Seigneur, devait selon les termes du pacte passé avec Dieu lui rapporter raisin, vin, fête et joie. Lui rendre un tribut festif d’adoration et de louange. Ce raisin est donc celui que le Maître de la vigne appelle de ses vœux et ne trouve pas en Israël.
 Il faudra donc que le Christ fasse couler ce vin de la vie et la joie, celui du Royaume. Il le fera couler avec libéralité à Cana lors de son premier miracle, à la demande expresse de Sa mère.

Ce vin n’est pas un symbole nébuleux : il appartient au quotidien. Nul besoin de théologie pour en percevoir le sens immédiat. Or on ne le trouvera pas dans les épines, c'est-à-dire dans tout ce qui limite l’homme, l’empêche de marcher, l’étouffe et le prive de sa ressemblance avec Dieu, de sa qualité de fils de Dieu, cohéritier du Christ. La quête de Dieu est l’ouverture d’un chemin de liberté, en aucun cas elle ne peut être synonyme d’enfermement.

Je pense à mon chardon d’hier, qui avait su franchir ses propres épines et sauter du coup au-delà des barbelés qui le voulaient enfermer. Belle leçon qu’il nous a donnée. Les chardons sont souvent plus chrétiens que nous.

Donc, pour avancer dans la liberté des enfants de Dieu, il faut en quelque sorte accepter de nous laisser agrandir par Dieu lui-même. Il nous hisse jusqu’en son Immensité en renonçant à nos propres prétentions à la grandeur et à l’autosuffisance. On reconnaît à cela l’œuvre de vie de Dieu en nous : c’est le raisin qui pousse quand nous, les sarments, acceptons de recevoir la vie du Cep qui est le Christ.

Pour continuer de filer la métaphore de la vigne, on ne cueillera donc pas la vie éternelle dans les épines des doctrines revenues à l’état sauvage, qui font fi de l’union de l’homme à Dieu, ou pis encore, qui font de l’homme son propre Dieu, le réduisant au terrible esclavage que dénonçait en ces termes le Poète dans Recueillement des Fleurs du Mal : « Sous le fouet du plaisir, ce bourreau sans merci ... »

Qu’en est-il de la figue, celle qu’il est impossible de cueillir sur les chardons ?

On sait que ce fruit calme la faim et la soif, au point qu’il était jadis un aliment complet capable de nourrir son homme à la belle saison. On se souvient que le Seigneur lui-même demanda un jour des figues à un arbre qui n’en avait pas et qu’à la stupéfaction de Ses apôtres, ce figuier se dessécha puis mourut en quelques heures. 
Tragique dénouement.

Les figues représentent le fruit que Dieu attend de nous. « J’ai soif » a-t-il dit à la Croix. A ce moment terrible, aucun fruit de douceur n’a été donné à Dieu par l’homme, si ce n’est tout le contraire : une éponge imbibée de fiel !

Reste qu’il nous est possible de donner à Jésus de ce fruit qu’il lui plaît de nous demander, et que dans sa bienveillance il veut bien accepter de nous (nous qui n’avons, soit dit en passant, rien à lui offrir qu’Il ne nous ait déjà donné lui-même).

Comment ?

En les cherchant pas sur les chardons, sur ce qui pousse spontanément comme le dit le texte que Matthieu applique aux faux prophètes. Mais en les cultivant avec constance et humilité au fond d’un cœur qui s’exerce à la charité. En répétant avec amour nos allégeances à Son Amour. En produisant un fruit de bienveillance et de douceur qui Lui ressemble. Là est la vraie saveur des fruits que nous lui pouvons tendre, nous les ouvriers de Son Jardin, invités à travailler dans sa vigne pour sa Gloire lors des quelques instants qui constituent toute notre vie.

Épines et chardons, amis de mes courses folles dans les chemins creux, vous ne semblez pas avoir la côte avec le Seigneur. En effet vous piquez, lacérez et blessez, vous obstruez le passage et ne laissez pas l’aventurier avancer librement là où son gré le conduit.

Et cependant vous avez porté un jour un fruit inouï.

Les 
épines qui ont blessé la tête du Sauveur ont fait couler le sang qui nous rachète.

Dieu a libéré sa créature par cela même qui l’entravait !

C’est pourquoi on ne peut s’empêcher de regarder ces épines d’un œil contrit et aimant.

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Les armes du Combat 

Jean 10 :10
Je suis venu pour qu’ils aient la vie, et la vie en abondance

Matthieu 7 :15
C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. On ne cueille pas du raisin sur des épines, ni des figues sur des chardons

lundi 20 juin 2011

C’est Lui qui fait pousser l’herbe sur les monts

Herbe sur les monts cantabriques



J+M
.... C’est Lui. Personne d’autre que Lui ne peut faire ça. La montagne, tout le monde peut la faire : on se fait des montagnes de tout et de rien. Mais l’herbe qui pousse dessus est de Son fait. Douce à la dent du petit bétail et des bêtes sauvages, origine de toutes les douceurs de la vie, c’est la signature de Son amoureuse prévenance.
Sur le minéral, aridité, dureté et rien d’autre. Solide et stérile, âpre et peu enclin aux générosités, le rocher n’est pas l’ami de la vie. Planète errante dans l’éther ou cime à demi enneigée, la roche n’a pas les exubérances vitales de la plaine.  Heureusement « Il » a tout prévu. Le poème biblique inspiré Le met à l’œuvre : C’est Lui qui fait pousser l’herbe sur les monts. Et là, on devine qu’Il est Père car cette mitigation de l’aride c’est Son ouvrage. Père de toutes les créatures, il ne peut pas s’empêcher de donner, et donner en abondance.
Où donc plus que sur les monts pousse l’herbe si nécessaire à la vie ? Le minéral se met sous l’injonction divine au service du vivant.

Lui notre Dieu et Père, le bien Aimé de nos âmes, on le verra dans le Cantique sauter sur ces mêmes montagnes.
Elles sont dures et rocheuses les montagnes de nos incrédulités, les montagnes de nos péchés les montagnes que nous avons élevées, grain à grain par nos manques de reconnaissance et de tendresse tels d’antiques ziggourats construits de main d’homme où rien ne pousse et rien ne vit.
Or Lui Il bondit et l’âme soudain le reconnait : Le voici, Il vient !

Comment ne viendrait-il pas donner de l’herbe à ses brebis, du pain à ses enfants ?
Et ce faisant transfuser par les sacrements de son Eglise son sang aux voyageurs exsangues, roués de coups que nous sommes par l'ennemi dans notre descente de Jérusalem à Jéricho qui est la vie sur cette terre ?

C’est d’ailleurs peut être son élan qui a créé l’herbe le 3ème jourcette herbe qui est le début de la chaîne qui nous donne la vie.

Car Il est comme ça notre Dieu :
Il donne, Toujours Il donne, il ne peut pas s’empêcher de Se donner.

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Les armes du Combat :

Psaume 147:8 

C’est Lui qui fait pousser l’herbe sur les monts.

Matthieu 14, 19
Après avoir fait asseoir les foules sur l'herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux au ciel, prononça la bénédiction, rompit les pains et les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent aux foules.

Cantique des Cantique 2:8 

C'est la voix de mon bien-aimé! Le voici, il vient, Sautant sur les montagnes, Bondissant sur les collines
.


dimanche 19 juin 2011

Epineuse leçon du chardon



Ce chardon photographié ce jour dans les agrestetés de Cabrojo me fait basculer dans la contemplation des réalités d’En Haut. On ne se refait pas : je suis de ces dangereux fanatiques qui croient que l’Ici-Bas est une métaphore de la vie du monde à venir et de l’Eternité.
Que fait cet épineux ? Il franchit une frontière autrement plus dure et acérée que ses propres défenses. Il passe de l’autre côté du barbelé. Et s’offre le luxe de le faire en courbant la tête de bien humble façon, sans arrogance dans le succès.
Pour nous qui lâchons prise au plus petit obstacle, quelle leçon ! Le végétal indique le chemin, il n’est d’obstacle qui tienne s’il faut aller de l’avant. Face aux épines de l’altérité (ah ce sacré prochain ! Que la vie spirituelle serait donc simple s’il n’était pas là avec ses exigences et son droit à être aimé malgré tout !) La solution c’est le front bas.
Saint Paul disait qu’il était faible avec les faibles, fort avec les forts. Tout à tous pour en sauver quelques-uns. Tout ça pour que soit semée la semence de l’Evangile.
Le secret de la fleur, comme celui de l’apôtre c’est de se courber. C’est au prix de cet effort qu’elle peut envoyer ses petits parachutes porteurs de semence, les graines qui sont l’assurance de sa fécondité. Que faisons-nous, nous les bloggeurs qui caracolons sur nos egos ? Franchissons-nous les barrières des cœurs pour y poser la douceur du message du Christ ? Où ne semons-nous qu’épines et divisions ? C’est vous, lecteurs qui donnerez la réponse.