mercredi 22 février 2012

Entomologie de Carême


Trouvé dans les sermon pour le mercredi des Cendres de Saint François de Salles cette apologie de l'abeille vs l'araignée tout à fait délicieuse 

 Ne paraissez point plus vertueux que les autres, contentez-vous de faire ce qu'ils font ; accomplissez vos bonnes oeuvres en secret et non pour les yeux des hommes. Ne faites pas comme l'araignée, qui représente les orgueilleux, mais comme l'abeille, qui est le symbole de l'âme humble. L'araignée ourdit sa toile à la vue de tout le monde et jamais en secret; elle la va filant par les vergers, d'arbre en arbre, dans les maisons, aux fenêtres, aux planchers, en somme sous les yeux de tous : elle ressemble en cela aux vains et hypocrites qui font toutes choses pour être vus et admirés des hommes ; aussi leurs oeuvres ne sont-elles que des toiles d'araignées, propres à être jetées dans le feu d'enfer. Mais les avettes sont plus sages et prudentes, car elles ménagent leur miel dans la ruche où personne ne les peut voir, et outre cela elles se battissent des petites cellules où elles continuent leur travail en secret; ce qui nous représente fort bien l'âme humble, laquelle est toujours retirée en soi-même, sans chercher aucune gloire ni louange de ses actions, mais elle tient son intention cachée, se contentant que Dieu la voie et sache ce qu'elle fait.
(merci à l'ICRSP qui l'a mis sur son site).

J'aime beacoup le terme "avettes" ,mots ancien pour signifier abeilles, on l'aura compris.

samedi 11 février 2012

Le baptême du Christ (Suite)

Eau du côté du Christ, lavez-moi
Continuons sur cette contemplation de l’eau. Celle du Baptême nous a fait entrevoir déjà fugitivement, par un de ces retournements spectaculaires qui sont le privilège des concepts évangéliques, l’eau jaillie du côté de Jésus au Calvaire. Cette eau que Saint Ignace, qui ne s’y trompait pas invoquait en ces termes “ Eau du côté du Christ, lavez-moi”.
Cette eau vint donc à manquer à Celui qui est la source de la vie, à celui qui a dit un jour, avec force comme le rapportera Saint Jean “ celui qui a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive”.
On Le verra au moins deux fois demander de l’eau. La première, à la Samaritaine au puits de Jacob. La deuxième au Golgotha. Comment ne pas être saisi d’un respectueux vertige devant cette immolation de la Source qui devient soif ?

Et si cette soif dure encore, c’est que Dieu nous fait cet honneur de nous laisser Le désaltérer en lui donnant nos cœurs et notre amour.

vendredi 10 février 2012

Le baptême du Christ? J'y étais.

Le baptême du Christ. Le Pérugin. Huile sur Panneau Musée des Beaux Arts de Rouen


Dans le récit évangélique du baptême de Jésus, une chose me frappe, c’est l’eau. L’eau de ce baptême ! Quelle tache à laver a-t-elle pu trouver dans le Très Pur ? Portant, le texte nous met devant l’évidence d’un Jésus recevant d’un homme le baptême.
J’aime penser que cette eau, sanctifiée au contact du corps de Jésus en reçut une vertu lustrale au sens fort pour l’humanité entière (tout le peuple, dit l’évangile).
De quoi avons-nous à nous laver ? Tant d’imperfections, d’impuretés, de poutres dans les yeux, de brindilles, etc…
Tant de cendre répandue hypocritement sur nos têtes sans contrition aucune.
Tant de poussière amassée avec passion.
Jésus, le seul pur, reçoit le baptême d’un homme qui l’était infiniment moins que lui.
J’aime à penser que cette eau a coulé dans le Jourdain, que des maraîchers l’ont prise pour irriguer des jardins, des mains pieuses pour arroser des roses, que d’autres se sont jointes pour en boire et pour prier.
Cette eau a coulé sur la terre des hommes et s’est évaporée dans le Ciel de Dieu, pour revenir apporter encore les bienfaits de ce baptême tout divin à une terre toujours plus tentée de s’empoussiérer.
J’aime à penser que je suis là aussi parmi la foule, que je peux, à défaut de toucher Ses vêtements, laver mon visage et mon cœur à cette eau, me laisser laver par Lui comme l’ont été les Apôtres le soir où il fut pris. Il est toujours possible de s’imaginer dans les scènes de la vie de Jésus puisque Sa divinité nous portait tous à chaque instant, comme elle continue de le faire.
Et de même que le cycle de l’eau est éternel et immuable, le cycle de Sa Grâce toujours nous lave et nous ouvre les Cieux.

Luc 3, 21 :

Tout le peuple se faisant baptiser, Jésus fut aussi baptisé