dimanche 28 juin 2009

Talitha koum (Mc 5, 21-43)

Talitha koum

Seigneur Jésus, toi le Christ
Celui qui as reçu du Saint Esprit l’Onction de vie et de guérison pour que les hommes retournent à leur Père,
Tu es la vie et le rachat des captifs que nous sommes.
Mon âme a entendu la voix de ton évangile et a bondi :  c’est celle de l’Aimé !
qui lui dit ce jour Talitha koum comme jadis à la fille de Jaïre.
Qui lui dit Lève toi !
Comment résister à Ta voix d'amour, impérieuse et bonne,
Ta voix qui apaise les tempêtes et ressuscite les morts ?
Car je suis comme cette enfant, fille de la synagogue, fils d’une structure qui croit et pleure
et en oublie parfois de te connaître personnellement.
Malade de péché, de convoitises et de regrets mon âme meurt loin de toi
Et c’est ta voix qui la réveille à la vie.
Ordonne de grâce qu’on me donne à manger le seul vrai pain
Afin que je puisse me lever et te servir dans ton sanctuaire
te servir dans mes frères et mes amis.

jeudi 25 juin 2009

Encore une histoire d'arbres

Que la campagne s’égaie avec tout ce qu’elle renferme, que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie et qu'on arrête de se tromper de cible en nous faisant adorer la Nature alors même que la nature entière nous parle de Dieu

Du Psaume 96 .
Que la campagne s’égaie avec tout ce qu’elle renferme,
que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie,
devant l’Éternel ! Car il vient.
L'arbre dans son élan part de la terre et essaie d'atteindre le ciel. Il nous montre ainsi le chemin. Son effort est constant, il se hisse, feuille à feuille, vit de la lumière mais aussi du sol. En cela son message symbolique est universel, et l'homme triste, enraciné dans le sol de ses passions, de ses limites et le souvenir de ses péchés, peut y découvrir l'invitation de la Nature à relever la tête.
Car le souvenir des péchés passés peut nourrir l'âme qui y puise un aliment très doux, celui de la Miséricorde qui lui a été faite. Comme le fumier qui sert à fortifier les épis, le péché peut servir à faire aimer d'avantage le cœur de Dieu.
Et l'arbre, nous dit le psaume, donne encore d'autres enseignements.
Il pousse des cris de joie. Même si cette notion n'est pas bien sûr à lire stricto sensu, j'ai encore dans les oreilles le son des arbres gonflés par le Mistral du Sud de la France où j'ai grandi. Ces mâtures chantant à pleine voix l'ivresse du vent avaient quelque chose de joyeusement fou que je n'ai jamais oublié. Le bruissement des feuilles par temps clair, les crépitements de la pluie qui y joue des notes subtiles et bien sûr nos amis les anges qui sont parfois figurés par des oiseaux et qui s’époumonent sans retenue dans les arbres (bien loin des timidités de nos chapelles) concourent à cette joie dont retentissent les arbres.
Et quelle joie plus belle et plus sereine, plus pure et plus enivrante que celle du salut donné par l'Arbre de la Croix. Oh certes cet arbre n'a pas été embrassé de gaieté de cœur, mais ses fruits bénis nous la donnent, et pour l’éternité. 
Ivres de Joie, vous puiserez les eaux, aux sources du salut Is, 12 :3
Alors oui les arbres, montrez nous le chemin, indiquez sans faiblir quelle est la bonne direction pour nos vies, et que tous les arbres des forêts, foule immense qui nous englobe car nous sommes tous planté par le Divin Jardinier, poussent des cris de joie pour acclamer Celui qui vient à notre rencontre, tous les jours, et dans chacun de nos cœurs.

mardi 23 juin 2009

Un peu d'herbe

Chêne liège, Alentejo, avril 2009

Je reste sur l'image de l'arbre qui jaillit peu à peu du néant en obéissant à Ta voix, Seigneur,
Ta voix qui lui ordonnant de pousser, il T'écoute et croît. Il sculpte le vide, le rien, en occupant, atome après atome, cet espace que tu lui assignes pour vivre.
De quoi est-il fait ?
D’un peu de carbone et de soleil.
Un mélange étonnement proche du nôtre.

J’aimerais planter pour Toi, divin Jardinier, un arbre à prières dans ma vie.
Chaque instant un peu de molécules d’amour puisées à ton soleil, à celui de ton cœur, pour pousser là où tu m’as semé Seigneur, divin Jardinier.
Créer dans le rien (ce que je suis) un espace qui soit à Toi, en recevant la force de le faire de ton Tout.
Mes molécules ? La vie qui vient de Toi. Aussi je veux en retour Te donner à chaque instant ma carcasse. Puisque je reçois de Toi la vie, puisque Ton souffle forme, informe, trans-forme  ma sciure menue et sans beauté, et lui donne sans cesse sa sève et sa grâce. Merci Jardinier divin.
L’arbre me conduit à tout le règne végétal.
Ta parole nous compare, non sans raison, à une touffe d’herbe aussitôt flétrie que poussée
Mais l’herbe est aussi une merveille Seigneur.
Face à la dureté du minéral, à l’aridité d’un paysage sans la miséricorde d’une ombre sous laquelle se glisser un instant, la plus petite herbe est un miracle, elle qui fore la dureté du sol pour en tirer le trésor inouï d’un peu de sucre, de cellulose et de chlorophylle.
(au fait ce miracle si universel et si quotidien n’a pas encore été décrypté par la pompeuse et arrogante science, cette idole.
Il n'a pas encore été reproduit en laboratoire, alors que la plus petite feuille le fait à chaque instant).
Humble médiation de l’herbe qui s’offre pour la vie, la foison de vie qui T’obéit et pousse à ton commandement.
Insectes, oiseaux, quadrupèdes, tous vivent de l’herbe, qui surgit du sol avec grâce pour écrire une partition stupéfiante de vie
Ce qui fait que je suis heureux de n’être guère plus qu’un peu d’herbe si je t’obéis
Si je sers à assouvir la faim de ceux qui Te cherchent et ne Te trouvent pas
Si j’offre un peu de fraîcheur à mes frères altérés, un peu de suavité dans l’enfer minéral de ceux qui nient la vie ou la réduisent à une obscure équation.

Je ne crains pas ton souffle, Divin Jardinier, mais je l'attends de tout cœur.
Il est mon seul espoir et mon seul désir

Car c'est pour Toi que je suis planté.

lundi 22 juin 2009

Seigneur, ouvre mes lèvres

St François, Fresque du couvent des Capuchos do Corcho, Sintra, Portugal
V/ Seigneur, ouvre mes lèvres,
R/ et ma bouche publiera ta louange.

Si tu n’ouvres pas nos lèvres et nos cœurs, doux Seigneur plein de bonté, nous ne sommes  pas même capables de réciter une prière apprise pendant l’enfance. 
C’est de Toi que viennent les mots qui doivent monter vers le Ciel.

De même que la vie  n’est pas une décision de l’arbre qui pousse  mais bien obéissance au Créateur, la prière est un "jaillissement du sol vers le ciel"  et se reçoit de Toi comme la sève de nos vies.

Fais nous la grâce en ce jour de recevoir de Toi les mots de nos prières, les élans du cœur qui sont à la vie spirituelle ce que les battement du muscle cardiaque sont à la vie naturelle

samedi 20 juin 2009

En la Fête du Coeur Immaculé de Marie

Our Lady of Good Voyage in Antipolo, the Philippines. Coeur de Marie Immaculé Source de pureté Prie pour nous pécheurs


(Fête du Cœur Immaculé de Marie)

Le cœur de Jésus est tout divin, et le cœur de Marie, qui l'a façonné, est, comme disent les orthodoxes (nous n'avons pas ces audaces même si nous en avons l'intuition) déifié.
Comme d'ailleurs le cœur de tout homme qui cherche Dieu et fait sa volonté.
L'immense humanité donnée par Jésus à Sa mère au pied de la Croix est appelée particulièrement (toi, moi et nos frères) à être rendue immaculée par Marie, telle est la noblesse de notre vocation.
Comment ne pas penser au Cantique devant ce prodigieux mystère du Cœur de Marie ? 
A peine les avais-je passés,
 Que j'ai trouvé celui que mon cœur aime;
Je l'ai saisi, et je ne l'ai point lâché
Jusqu'à ce que je l'aie amené dans la maison de ma mère,
Dans la chambre de celle qui m'a conçue.(Cant, 3 : 4).

vendredi 19 juin 2009

En la Fête du Sacré Cœur

Josué arrêtant le soleil,      Rusconi, Giovanni Antonio (v. 1520-1587)

19 juin 2009 : Fête du Sacré Cœur 
Rachetez le temps. Ephésiens 5; 15-16
Etrange injonction qui renferme un trésor très doux à savourer, à méditer, puis à mettre en œuvre.

Le temps est-il si perdu qu’il faille le racheter ? Oui, s’il n’est mis au service de Celui qui nous aime. Mais quelle dignité en perspective ! Qui pourra jamais dire la beauté de cette mission qui consiste à racheter le temps, le tien, le mien, le nôtre.

S’il s’agit de racheter le temps, je me prends à imaginer un champ de blé immense, à perte de vue, dont chaque épi est, bien sûr, un instant. Car cette moisson est évidement celle de notre vie.

Chacun de ces épis, mûri au soleil de Dieu, deviendra-t-il pain de partage, pain de louange, pain d’union, ou sera-t-il picoré par les triste moineaux de nos craintes et de nos égoïsmes ?

Dans la boulange du cœur il est possible de pétrir les instants, d’en faire une douce farine pour que Dieu, les hommes, l’amour en fassent ce qu’il leur plaira.

Autre chose : si l’on part de la certitude que Dieu donne ce qu’il ordonne, il faut être bien sûr que ce rachat du temps est à la portée de tout un chacun, car notre Dieu ne demande pas l’impossible.

Donc on ne cherchera pas à racheter le temps en faisant de stupéfiants miracles, car nous ne sommes pas Josué arrêtant la course du soleil pour achever de dérouter les ennemis du peuple de Dieu à Gabaon.(Josué 10, 13)

Mais il se pourrait bien que nous soyons en mesure de prolonger le temps lorsque nous en aurons besoin, par une de ces multiplications dont Dieu a le secret.
L'amour a des ces ressources.

On ne le rachètera pas non plus en accomplissant les performances de pénitences héroïques car nous n’en sommes plus guère capables. Mais il me semble qu’on pourra le racheter en égrenant humblement ces épis, ces instants que Dieu donne sans compter, par la prière du cœur, par des soupirs ineffables, par des bribes de cantiques qui habilleront la nudité de nos propos. Ainsi chaque épi, chaque instant, chaque visage rencontré deviendra une occasion de racheter le temps en accomplissant le seul office que Dieu attend de Ses ouvriers inutiles, un office de louange et d’amour.

mardi 16 juin 2009

Unifie mon cœur

Unifie mon coeur

Du psaume 85, 11 :

Montre-moi ton chemin, Seigneur, +
que je marche suivant ta vérité ;
unifie mon cœur pour qu’il craigne ton nom

Unifie mon cœur afin qu'il se reçoive de Toi, loin de toute division
Que ses désirs soient unis aux Tiens. Sois ma cohérence dans ce monde incohérent, mon but dans l'éparpillement des désirs contradictoires, mon amour unique dan la foison des appétences.
Que je craigne Ton nom. Que je sois dans la crainte d'en perdre la lumière et l'éclat. Afin de marcher au seul bonheur d'appartenir de cœur et de vie à Ton Christ.

dimanche 14 juin 2009

Un grain de moutarde

Prenez un grain de moutarde pas bien gros, de taille standard. De la taille d'une de ces petites prières dites jaculatoires, celles qui sortent du cœur et l'habitent. Le liturgisent.
Plantez-le dans le jardin de votre cœur.
Là, ce plant de moutarde va devoir choisir avec qui il veut croître, car dans un jardin on est rarement aseptisé. Ça grouille autour de vous, la nature est en conflit avec la grâce, les pensées avec la prière.
Et ce grain de moutarde germe et grandit. Il pousse à bon rythme, et enchante son jardinier. Mais il est guetté par toutes sortes de périls, dont l'ignominie des limaces qui engluent le meilleur du jardin dans leur bave épaisse et en rendent les fruits impropres à tout.
Et le plant, lui, c'est aux oiseaux qu'il aspire, selon qu'il est écrit :
C'est bien la plus petite de toutes les semences; mais, quand elle a poussé, elle est la plus grande des plantes potagères: elle devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent faire leurs nids dans ses branches. (Mat, 13, 32)
Il continue de pousser et se désenglue. Et votre cœur est heureux.
Voici que les branches de ce plant atteignent au Ciel, enfin, et donnent de l'ombre aux jeunes plants (les vertus?) qui poussent aussi dans le jardin de votre cœur et qui ne pourraient pas le faire sans cette ombre.
Et les oiseaux viennent s'y percher.
Et y établir leur nid.
Quel ravissement que cette proximité avec les anges! Leurs chants élèvent encore davantage votre âme et vous unissent encore plus intimement à la liturgie céleste dont la nature entonne un couplet.
Voici en peu de mots l'histoire de la prière dans votre cœur.
Lorsqu'elle commence de grandir elle lutte avec les pensées. Les plus élevées comme les plus infâmes semblent n'avoir d'autre hâte que d'étouffer ce plant d'origine divine qui pousse en vous.
Et lorsqu'elle triomphe enfin de ces appétits et commence de s’élever, elle entraîne la compagnie des anges, représentés par des oiseaux.

Une petite prière, un peu de temps et de fidélité liturgisent ainsi un cœur entier qui se donne à Dieu, qui apparaît comme un jardinier dès le début de la Bible :

Puis l'Éternel Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l'orient (Gen 2.8)

jeudi 11 juin 2009

Fais-nous vivre et invoquer ton nom ! (Ps 79)

accorde-nous de fleurir là où Tu nous as semés

Seigneur fais-nous vivre
Donne nous un cœur pour T'aimer
Des mains pour les lever en invoquant Ton Nom
Des yeux pour voir Tes merveilles
Des pieds pour marcher vers Toi tel le Petit Prince qui allait
Tout doucement vers une fontaine.
Si Tu nous faisais vivre Seigneur notre Dieu
Nous Te contemplerions dans toutes Tes œuvres et nous T'aimerions de tout notre cœur.
Crée-nous, Toi le Seigneur et le Créateur !
Arrache- nous au néant, à notre néant, surtout au néant que nous chérissons.

Car au fond, sommes-nous vivants sans Te connaître ?
Sommes-nous créés nous qui ne bénissons pas ?
Existons-nous seulement, nous qui nous essoufflons sur les chemins du vide et des idoles ?
Oh Seigneur, fais de nous ce que nous sommes en Toi
Fais de nous ceux qui T'aiment et sont appelés à Te connaître
Donne nous Ton souffle comme Tu l'as donné jadis à Adam, sans horreur pour notre boue : donne-nous le baiser de la vie et crée-nous pour Toi Seigneur,
Fais-nous vivre et invoquer Ton nom !

mercredi 10 juin 2009

Avec Saint Antoine

Saint Antoine, Cathédrale d'Uzês
10 juin 2009
Un cœur rempli jusqu'à déborder, et cette envie de crier par dessus les toits que Dieu nous aime !
Aujourd'hui, alors que Lisbonne -où il est né- se prépare aux fêtes de St Antoine, je commence ce blog avec son aide.
Pour partager émerveillements et recueillements.
Pour dire que Dieu est là, que le voile qui sépare notre visible de son Invisible est si tenu que le moindre souffle venu du cœur le dissipe.
Alors :  à l'aventure !
Partons pour l'autre rive et cherchons-le , en priant sans cesse : "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, fais-moi miséricorde"
Saint Antoine prêchait. Surtout, et essentiellement par l'exemple.
Il lui est arrivé de prêcher à des poissons un jour que les hommes ne voulaient rien entendre.
Et les poissons sortaient la tête de l'eau pour l'écouter ! Tout rempli d'un feu d'amour qui venait du Ciel, il ne pouvait pas faire autre chose que de prier et partager.
"Si eux se taisent, les pierres crieront" (Lc 19, 40) avait dit le Seigneur Lui même aux pharisiens qui voulaient faire taire ses disciples.
Dieu merci les pierres n'en sont pas encore à crier car il y a toujours quelqu'un pour ne pas se taire au nom du Seigneur.
Et sur le Net, s'il n'y a pas de cœur d'homme à qui parler, il y aura toujours quelque poisson, crustacé ou oiseau rare avec qui dire ,2"il est bon de louer le Seigneur" ps 92,2