vendredi 19 juin 2009

En la Fête du Sacré Cœur

Josué arrêtant le soleil,      Rusconi, Giovanni Antonio (v. 1520-1587)

19 juin 2009 : Fête du Sacré Cœur 
Rachetez le temps. Ephésiens 5; 15-16
Etrange injonction qui renferme un trésor très doux à savourer, à méditer, puis à mettre en œuvre.

Le temps est-il si perdu qu’il faille le racheter ? Oui, s’il n’est mis au service de Celui qui nous aime. Mais quelle dignité en perspective ! Qui pourra jamais dire la beauté de cette mission qui consiste à racheter le temps, le tien, le mien, le nôtre.

S’il s’agit de racheter le temps, je me prends à imaginer un champ de blé immense, à perte de vue, dont chaque épi est, bien sûr, un instant. Car cette moisson est évidement celle de notre vie.

Chacun de ces épis, mûri au soleil de Dieu, deviendra-t-il pain de partage, pain de louange, pain d’union, ou sera-t-il picoré par les triste moineaux de nos craintes et de nos égoïsmes ?

Dans la boulange du cœur il est possible de pétrir les instants, d’en faire une douce farine pour que Dieu, les hommes, l’amour en fassent ce qu’il leur plaira.

Autre chose : si l’on part de la certitude que Dieu donne ce qu’il ordonne, il faut être bien sûr que ce rachat du temps est à la portée de tout un chacun, car notre Dieu ne demande pas l’impossible.

Donc on ne cherchera pas à racheter le temps en faisant de stupéfiants miracles, car nous ne sommes pas Josué arrêtant la course du soleil pour achever de dérouter les ennemis du peuple de Dieu à Gabaon.(Josué 10, 13)

Mais il se pourrait bien que nous soyons en mesure de prolonger le temps lorsque nous en aurons besoin, par une de ces multiplications dont Dieu a le secret.
L'amour a des ces ressources.

On ne le rachètera pas non plus en accomplissant les performances de pénitences héroïques car nous n’en sommes plus guère capables. Mais il me semble qu’on pourra le racheter en égrenant humblement ces épis, ces instants que Dieu donne sans compter, par la prière du cœur, par des soupirs ineffables, par des bribes de cantiques qui habilleront la nudité de nos propos. Ainsi chaque épi, chaque instant, chaque visage rencontré deviendra une occasion de racheter le temps en accomplissant le seul office que Dieu attend de Ses ouvriers inutiles, un office de louange et d’amour.

1 commentaire:

  1. Tiens revoilà le temps... belle idée d'en faire des épis de blé dont nous pourrions user à notre gré, en farine ou en bouquet, sagement ou follement. Mais tu sais aussi bien que moi que la simple gestion raisonnable du temps est déjà un exploit que nous avons du mal à accomplir. Certes on a beau jeu de préconiser des priorités, mais le quotidien dévastateur se charge de tout chambouler. Question d'âge aussi, et parfois le temps nous est donné à foison à ne plus que devoir le perdre. Mental, moral, impératifs divers, professionnels, familiaux, exigences utiles ou inutiles, nous sommes bien maladroits avec tout cela.

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