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Pietro di Cristoforo Vannucci (Il Perugino)
La Vierge et l'enfant Jésus avec Sainte Catherine d'Alexandrie et Saint Jean Baptiste
Date : vers 1500
Taille : 63 cm x 81 cm
Achat par Louis XVIII (1821)
Cliquer sur l'image pour la voir plus grande.
Aujourd’hui 25 novembre c’est la fête
de sainte Catherine d’Alexandrie, noble vierge qui préféra la martyre à la
profanation.
En
l’honneur de l’illustre égyptienne je vous propose de regarder un tableau du
Pérugin exposé au Louvre qui la représente en compagnie de Saint Jean Baptiste
et de la Vierge avec l’Enfant Jésus.
Faisons-le
poussés par un souci cathartique au sens noble, celui qui permet de trouver du
repos dans la contemplation des œuvres d’art face aux agressions de la laideur,
de la vulgarité et de la pornographie qui tapissent joyeusement le monde. Voilà
qui restitue le sens premier des représentations religieuses, qui est bien de
favoriser le recueillement. Ainsi le regard devient porteur de prière et
autorise le bel élan de la “prière hypostatique”, quête d’union qui cherche et,
par grâce, finit par trouver, au plus intime de nos âmes, la plénitude de
l’humanité telle qu’elle fut voulue par Dieu.
La
composition de ce tableau donne un relief particulier- et c’est justice- à
l’Enfant divin, complètement nu à la différence des adultes qui sont richement
parés d’atours. Cette nudité est toute biblique, elle exprime le dépouillement
de celui qui s’est appauvri de sa divinité pour nous en enrichir.
Elle
illustre l’ineffable mystère de l’Incarnation et rive leur clou aux nestoriens
qui traîneraient encore au fond des âmes et s’aventureraient à nier la double
nature de Jésus-Christ, vrai Dieu vrai homme.
L’enfant
est nu, il bénit. Complètement vulnérable, jusqu'à à en périr sur la Croix,
Jésus se présente d’emblée dans cette huile comme innocent et magnanime, même
si un détail nous interroge : pourquoi ne regarde-il pas dans notre direction ?
Nous y reviendrons, car il est patent que cette énigme a une visée pédagogique.
Au
deuxième plan, une deuxième énigme se présente, autour d’un splendide
anachronisme ; Jean Baptiste, même s’il est son Précurseur est le contemporain
de Jésus. Sa mère Ste Elisabeth l'attendait tandis que Marie attendait Jésus.
Or
il y a ici une différence d’âge délibérée qui ne peut pas passer inaperçue et
dont le but est bien évidement de faire réfléchir aux choses saintes.
Faisons
le pari que le Pérugin a donné des pistes de réponse dans son œuvre même et
continuons notre découverte priante de cette toile dont 5 siècles nous séparent
mais qui est toujours habitée par un souffle extraordinaire. Souffle qui très
certainement est redevable du traitement de la lumière qui semble émaner des
personnages. Il n’y a pas de doute possible, tant les atours que l’éclairage
nous situent dans une perspective céleste, nous sommes face à des habitants des
Cieux et non dans la représentation d’une scène terrestre.
Pour
ce qui est de la composition Marie est au centre, vêtue de velours vert et de
pourpre filigranée d’or qui la désigne comme une reine. Auréolée comme le sont
les 4 personnages de cette scène elle présente son Enfant à la vénération.
Derrière
elle, au second plan, les deux saints montrent tous les signes extérieurs de la
dévotion. Ils expriment une sérénité et une paix qui est dans la perception
chrétienne le privilège de ceux qui sont au Ciel. Sainte Catherine, martyre,
porte la palme qui lui revient et qui exprime la gloire de son sacrifice. Cette
palme est de proportions modestes, à peine plus grande qu’une plume. Ses atours
aussi sont modestes, même si l’étoffe en est riche, et le velours noir qui
l’habille, s’il met en valeur la beauté de sa chevelure du même blond que celle
de la Vierge Marie, n’est pas de la teinte que l’on s’attend à voir en ces
contrées. Cette surprise rejoint celle que l’on éprouve en découvrant que
l’artiste italien a représenté Sainte Catherine et Marie avec un visage si
semblable qu’il est permis de se demander qui est qui, car seuls leurs
vêtements permettent de distinguer les deux héroïnes.
Le
message qui transparaît dans cette lumière traitée subtilement semblant sourdre
des personnages plus que les nimber s’inscrit doucement dans le cœur de celui
qui observe le tableau. Il est confirmé par l’expression d’une parenté de plus
en plus frappante : Jean Baptiste son parent et sainte Catherine ressemblent à
Marie et donc à Jésus qui lui doit ses traits.
C’est
ainsi toute une réflexion sur la sainteté qui nous est présentée, et que valide
la représentation du Précurseur, lui aussi de pourpre revêtu, en hommage à son
martyre et sans doute aussi parcequ’il est considéré comme le plus grand du
royaume de cieux, et comme le nouvel Elie (Mat 11, 7-14).
Le
regard et les manières de ces habitants des cieux montrent qu’ils sont
configurés paisiblement au Christ, Prince de la Paix, qu’ils lui sont devenus
si proches qu’ils sont ses semblables, ce qui actualise de saisissante façon
l’exclamation du Seigneur que rapporte Luc « qui sont mes frères ; qui est ma mère ? Ce
sont ceux qui écoutent ma parole et la mettent en pratique ».
Dans
cette perspective, il est clair que ce tableau aux ambitions immenses, quasi
théophaniques (Dieu s’y manifeste) veut dire Dieu aux hommes et leur rappeler
la noblesse de leur vocation à être saints comme Il est saint. Et pourtant
cette sainteté bien entendu se présente tant pour le peintre du début du XVIème
siècle que par l’homme du XXIème comme un horizon hors de portée et d’atteinte.
Il
faut donc un puissant encouragement pour en prendre le chemin. Cette décision
ne peut se faire qu’avec l’aide de Dieu, signifiée ici par la bénédiction que
donne l’Enfant, comme immédiate et sans réserve, puisque donnée par une
personne peinte de si gracieuse façon qu’elle ne saurait inspirer de crainte.
Et
si le pécheur d’aventure craignait d´être mis en présence d’un juge par trop
rigoureux, le souvenir de ce tableau lui montrerait que son Dieu ne regarde pas
dans la direction de son péché mais dans celle où Il l’attend et qu’il le revêt
par avance de riches vêtements pour assister aux noces l’agneau en arrivant au
Ciel. C’est lui qui a conquis notre rachat, le peintre le sait. Le génial anachronisme
qui fait du Baptiste, contemporain absolu de Jésus un adulte contemplant un
enfantelet, (un enfançon comme on disait jadis et comme on dit encore dans les
cantiques de Noël) nous montre comment nous avons à considérer nous-même Jésus
pour recevoir sa bénédiction, laquelle nous mettra en route vers les choses
d’En Haut.
C’est
le message du Pérugin, qui n’a pas pris une ride depuis 500 ans et nous
concerne tous.
Avec
l’aide de nos compagnons de route, de St Jean Baptiste et de Ste Catherine
d’Alexandrie approchons nous avec confiance de l’Enfant en cette période qui
lui est consacrée et qui est celle du bonheur de l’attente. Elle va s’ouvrir
cette semaine, c’est celle de l’Avent.
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Les armes du combat :
2
Cor 8 : 9
Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous
s'est fait pauvre, de riche qu'il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez
enrichis.
Luc
8. 21
Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui
la mettent en pratique.
Idée solidaire nº 19
Prier avec Sainte Catherine pour les âmes du Purgatoire.
La prière des saints nous fait entrer dans l’immense solidarité de la communion des saints. Nous pouvons – et devons- y puiser à pleines mains.
La prière des saints nous fait entrer dans l’immense solidarité de la communion des saints. Nous pouvons – et devons- y puiser à pleines mains.