mercredi 4 novembre 2009

Salve Regina


J+M

La Prière du Salve Regina semble avoir été rédigée pour les âmes souffrantes. Il est doux de la prier en ce mois de novembre, et de le faire solidairement avec elles :

Salut, ô Reine, Mère de Miséricorde, notre vie, notre douceur, et notre espérance, salut.
Vers vous nous élevons nos cris, pauvres exilés, malheureux enfants d'Eve.
Vers vous nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes.
De grâce donc, ô notre Avocate, tournez vers nous vos regards miséricordieux.
Et, après cet exil, montrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles.
Ô clémente, ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie.

Audacieuse et inspirée, cette prière n’hésite pas à s’adresser à la Reine, l’appelant, « notre vie, notre douceur, et notre espérance ».
Notre vie. Le terme est juste, car c’est Marie qui nous engendre à la vie divine. Notre douceur est une invocation plus audacieuse encore, mais tout aussi juste. Dans la brutalité du combat spirituel, où souvent tous les coups semblent permis de la part de l’Adversaire, la douceur de Marie est notre seule planche de salut.
Son nom Marie semble dériver d’une racine hébraïque marah, « amère ». Cet oxymore résume les 2 étapes de l’histoire du Salut dans un parcours synesthétique :
- Eve est tentée par la douceur d’un fruit figuré qui, consommé, empoisonne l’humanité
- La guérison vient de l’amertume bue par Marie à la Croix. Elle donne à l’humanité le breuvage salvifique – contrepoison amer qui nous rend la vie.

Dans ce parcours mystique de correspondances sacrées, le bois de la Croix –qui nous fait vivre- est le contrepoint sensible de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal à l'ombre duquel ont péri Adam et Eve.
Cette amertume donc est celle que Marie -notre douceur- a dû absorber pour devenir notre mère à tous. Elle qui est la Nouvelle Arche d’Alliance abrite toutes les douceurs de la nouvelle Manne donnée au peuple en route vers la Patrie : le Pain de Vie, Jésus Lui-même. Le rôle eucharistique de Marie est ainsi patent chez celle que le Verbe de Dieu a habité en premier.
Le vocable « espérance » rend un tribut mérité à la Mère de Dieu, dont l’intercession est si puissante qu’elle peut tout obtenir de Lui. Dans la perspective des âmes du Purgatoire, il résume de saisissante façon son rôle de Porte du Ciel, elle qui est si souvent honorée et représentée dans l’iconographie – et tout particulièrement celle du Carmel- en train de délivrer les âmes, les aidant à enjamber le fossé qui les sépare du lieu où sont les justes.
Enfin l’exil que mentionne le texte liturgique peut concerner la Terre, lieu de l’église militante, et le Purgatoire, ou Eglise souffrante. La vraie patrie étant la Maison du Père, où habite Jésus, Celui que Marie nous montrera à la fin de notre pèlerinage. 

Idée solidaire nª4
- Prier plusieurs fois par jour avec dévotion la prière du Salve Regina pour les âmes en imaginant leur joie quand Marie ; vie, douceur et espérance, leur montrera Jésus à la fin de leur exil.
- Ecouter un Salve Regina en le priant. Les Vêpres (Monteverdi, Haendel, Rosenmüller, Vivaldi,  ….) concluent généralement avec ce chant ou une autre antienne mariale.
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Les armes du combat
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Salve, Regina, mater misericordiae. Vita, dulcedo et spes nostra, salve.
Ad te clamamus, exsules filii Evae.
Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle.
Eja ergo, advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Et Jesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria !

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