vendredi 27 janvier 2012

Aimer et être

Aimer et être. Cabrojo (Rionansa) 2012


Nous autres français, pétris et repétris de la pseudo-évidence cartésienne nous ne cessons de cogiter pour être et il nous semble qu’ainsi nous sommes notre propre source. Nous aimons nous persuader que nous nous sommes « faits tout seuls ». Comme intoxiqués par un poison de possession ne voulons- nous pas nous déclarer responsables notre identité ? Pourtant, l’âme qui cherche finit par comprendre que si nous sommes ce n’est pas grâce à  notre pensée, mais parce qu’un Autre bienveillant nous a tirés du néant et nous a appelés à être.
Je crois qu’il serait plus rentable de nous défaire de la volonté de nous « faire ».
Peu à peu nous deviendrions ainsi capables de nous « recevoir » de Celui qui Est.
Entre autres avantages nous pourrions alors essayer de L’aimer.

Pen bon français c’est avec lenteur que j’apprends à aimer Celui qui m’a donné d’être, en première et brute rétribution, comme pourrait le faire l’argile pour le potier qui la façonne ; l’Adam pour le Créateur qui lui insuffle la vie.
Puis viendra un moment d’affiner cet élan. Et d’admettre très humblement que si je ne puis être par moi-même, peut-être ne puis-je pas non plus aimer par moi-même, tel que je suis.
Viendra alors avec douceur le moment d’accepter du Tout Autre, connu comme Tout Aimant, l’amour qu’il voudra bien déposer dans nos cœurs pour un culte véritable.
Car même l’amour doit se recevoir, tant il est vrai que sans Dieu nous ne pouvons rien faire.
En résumé, la vie de foi se diffracte incessamment en paradoxes. Il nous appartient en propre de chercher Dieu, et ce faisant, de nous laisser trouver par Lui.
Et de l’aimer, d’accepter son amour répandu en nos cœurs afin de pouvoir l’aimer, Lui, la source de l’amour.
D’accepter cette dépendance, en résumé : non pas tant « je pense, donc je suis » que « j’aime donc je suis ».
***

Les armes du combat :


Car l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs (Rom 5 .5)

Mais qui suis-je, et qui est mon peuple, que nous ayons assez de pouvoir pour offrir ces choses volontairement ? Car toutes choses viennent de toi, et [les ayant reçues] de ta main, nous te les présentons. (1Cr, 29 :14)


2 commentaires:

  1. Je signe à deux mains au "j'aime donc je suis"

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    1. Ton coeur est si grand, c'est lui qui te caractérise, je ne suis donc pas étonné que que tu souscrives ainsi!

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