mercredi 14 mars 2012

Notre Père


J+M
Note préliminaire.
Voici que ce blog commence, en toute humilité, une médiation sur le Notre Père. Tout a été dit sur le Notre Père, et par les plus grands. Alors pourquoi ajouter une goutte d'eau à la mer ?  
Peut-être parce que la mer veut bien avoir besoin de cette goutte d'eau. Chacun de nous est unique, et le Père aime chacun d'entre nous de façon unique. Donc j'y vais aussi de ma sérénade pour dire à Dieu que je l'aime, même si je sais que les grands orchestres symphoniques se sont déjà exécutés sur ce thème.


Aujourd'hui ce sera simplement quelques lignes sur ces deux mots :  "Notre Père"


Un père du désert méditait, disait-on, depuis plus de quarante années sur le Notre-Père. On vint le voir et on lui demanda où il en était arrivé de sa médiation. Il répondit : j’en suis à « Notre Père ». Cette histoire en forme de boutade nous aide à nous resituer devant l’évidente perfection de la prière dite dominicale (enseignée par le Seigneur qui se dit « Dominus » en latin), la prière qu’aucune pensée humaine ne pourra jamais contempler complètement : c’est le Seigneur qui nous l’a donnée.

Notre Père donc. Notre est pluriel, c’est un collectif. Un chrétien n’est pas seul dans sa relation avec Dieu, il entre dans une immense et vaste fraternité appelée aussi communion. On y voit, si on veut et si on le peut l’image de l’Eglise comme groupe, comme famille, comme ensemble fait d’êtres uniques qui se reconnaissent, s’unissent par le cœur et l’envie d’adhérer à un projet qui les dépasse et les grandit. C’est le Notre que pourraient dire en parlant  d’eux les disciples d’Emmaüs. Pourquoi ? Parce qu’ils sont un groupe, qu’ils marchent, qu’ils sont accompagnés de Dieu, qu’ils comprennent les Ecritures et qu’ils partagent le pain avec Jésus. A propos il est d’ailleurs probable que ces disciples aient reçu directement du Seigneur lui-même cette prière.

Notre Père, mieux que Mon Père, même si  la folle audace de se déclarer fils de Dieu autoriserait aussi le singulier. Dieu est manifesté dans cette invocation : quand on dit notre Père, Dieu tend l’oreille. Peu à peu Son visage se dessine en nous, dans la confiance restaurée par la médiation christique. Ce n’est plus le tyran tel que se le représente un Caïn coupable du terrible fratricide, mais un Père, aimant et attentif, comme pouvait l’être celui qui agréa le sacrifice du doux Abel ou qui appela Abraham par son nom sans qu’il en pérît de frayeur.

 Un père protège, il n’épouvante pas. Il y a comme un parfum d’Eden retrouvé dans cette invocation, quand Dieu venait le soir dans la fraicheur (Genese, 3:8)  converser avec ses enfants. Ils ne le craignaient pas et bénéficiaient de sa radieuse présence.
L’alliance des mots notre et père fait aussi jaillir naturellement la notion de famille : la fraternité en découle comme une évidence. Je dis Notre Père et je ne suis plus seul, mais bien entouré d’une multitude de frères. Je dis Notre père et je suis en église et je suis l’église, et l’oreille de Dieu se fait attentive. Quel honneur !
En disant Notre Père je résiste à la tentation d’être auto créé, autogéré, autosuffisant, voire autonome. Je sais que je ne me suis pas fait tout seul et je m’inscris dans une lignée qui remonte à Dieu. Cette reconnaissance n’est pas un asservissement mais bien une délivrance, car la liberté nous rend libre, selon la promesse du Christ que l’on trouve dans le livre de Saint Jean au chapitre 8.
Libre du chaos du monde, de l’absurdité de la destinée, de l’errance chargée de pierres et de chaînes que voudraient imposer les chantres du ni Dieu ni maître qui ont choisi Sisyphe pour emblème. J’accepte que ma vie soit ordonnée à une volonté bienveillante, que les épreuves éventuelles ont pour but de me faire grandir car Dieu peut tirer le bien du mal si je le laisse agir en ma vie. En disant Notre Père je m’installe dans une relation de confiance et j’ouvre les yeux pour contempler les miracles que Dieu fait à chacun des battements de mon cœur.
Enfin, le Notre Père est une prière à la Trinité Sainte.
Je m’adresse au Père avec Jésus. C’est grâce à lui que Son Père devient le mien. Et c’est l’Esprit d’amour de Dieu qui me donne cette confiance filiale qui me permet de dire Père (Abba) à un Dieu qui pourrait sembler si lointain si je me limitais à Le contempler depuis ma perspective.
Peu de prières sont aussi courtes que celle-ci.  Dieu y est tout entier et il suffira que je répète ces deux mots avec amour pour qu’il soit tout entier dans mon cœur.


Les armes du combat :
Vers mon Père et votre Père   
Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. Jean20:1
C’est l’Esprit Saint qui fait de vous des enfants de Dieu et qui nous permet de crier à Dieu : "Abba, Père Rom 8 15
...Fils d'Énos, fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu. Lc 3:38    
...Et vous connaîtrez la vérité et la vérité vous libérera. Jean 8 :32

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