jeudi 13 mai 2010

Ce 13 mai

Un demi-million de personnes ont participé, jeudi 13 mai, à la messe célébrée par Benoît XVI à Fatim

Ce 13 mai revêt une triple importance pour le chrétien du Portugal et du monde entier (c’est ça l’avantage d’être catholique, c’est à dire universel).
En effet trois fêtes confluent ce jour, illuminant la méditation dans une nette perspective de réjouissance. Elles ont un point commun : blancheur et élévation.

La première est la fête liturgique de l’Ascension.
En toute rigueur, si l’on s’en tient à une lecture superficielle du fait de l’Ascension, on pourrait imaginer que c’est un événement triste, puisqu’il marque une rupture dans la présence physique et visible de Dieu sur nos chemins. Mais si l’on y regarde de plus près il n’y a aucune raison de refuser la joie qui sourd des promesse faites par le Seigneur lui-même qui nous assure avant de monter rejoindre son Père et le nôtre, cf Jean 20 :17) qu’il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde.

Nous sommes contemporains du Christ au même titre que ceux qui le virent sous sa forme humaine il y a vingt siècles, Il est dans notre vie, palpable par la foi et l’amour tout comme il le fut jadis en Palestine, et sans doute même plus, car la communion Le rend encore plus proche qu’Il ne l’était à ses disciples et amis. Le Christ qui affirme qu’Il est avec nous ne ment pas, il faut simplement L’accueillir et l’aimer à l’intime de soi pour découvrir la vie qu’Il veut nous donner, comme l’ont reçue les éclopés de la vie et de la grâce qu’Il soignait sur les routes de la terre sainte.
L’Ascension démultiplie donc si l’on peut s’exprimer ainsi les grâces que Jésus accorde aux hommes, car elle Lui restitue sa vraie stature de Fils de Dieu sans le dépouiller de sa condition d’homme. Homme et Dieu, Il est doublement attentif aux hommes non encore divinisés par Lui. Avec une double pitié Il se rapproche de nous, joignant à Sa puissance au sein même de la Trinité une perception humaine et solidaire de nos besoins.

Première élévation donccelle du Christ montant vers son Père et notre Père, nous ouvrant le chemin des cieux et nous attirant dans son sillage.

Deuxième tableau à méditer en ce grand jour de fête, celui de la lande de Fatima au centre du Portugal.
Il y a 93 ans, un 13 mai comme aujourd’hui Marie est venue dans l’histoire des hommes parler à des enfants. Elle leur a indiqué un chemin qui passe par la joie, le sacrifice et la solidarité avec les hommes, tous les hommes, y compris ceux qui refusent l’idée même de Dieu ou celle de la rédemption. Les enfants l’ont compris et admis, et sous la tutelle maternelle de Marie, ont gravi le chemin de l’héroïsme avant l’âge de 10 ans.
A ce jour, deux de ces trois enfants (Jacinthe et François) ont été inscrits sur le livre des saints et la troisième, Lucie, qui devait décéder à l’âge de 97 ans au printemps 2005 figurera sans doute un jour à leur côté mais en condition d’adulte.
Retenons de cette date anniversaire du 13 mai que Marie, messagère de Dieu, intervient dans notre histoire au même titre que Jésus, pour nous élever et nous arracher à la succion de la boue, si l’on veut bien considérer que le péché est un enlisement dans des sables mouvants.
Son message à trois enfants très jeunes ni particulièrement disposés ni particulièrement instruits en a fait des saints à une vitesse fulgurante tout en les remplissant de la plus belle des sollicitudes pour le genre humain : en effet ils n’ont jamais cessé de prier et de s’offrir pour les pécheurs.
Marie les a donc conduits très haut sans les déconnecter aucunement de la vie et de la condition humaine. Lucie a pris une autre voie mais sa solidarité personnelle s’est exprimée au moyen d’une vie de carmélite vivant dans l’oblation et l’intercession.

La hauteur à laquelle sont parvenus les enfants de Fatima là encore nous concerne tous, car elle indique un jalon sur notre propre parcours d’hommes qui ne peuvent en aucune façon s’élever sans les autres ou déconnectés des autres. C’est le désir de partager les grâces venues d’En Haut et la sollicitude pour les pécheurs (les enfants ont eu la révélation de l’enfer, ce qui les a rempli de compassion pour les âmes qui risquaient d’y tomber) qui a fait de ces trois jeunes portugais du début du XXº siècle des référents pour notre époque.
Fatima est devenu le lieu ou Marie parle au monde actuel, où elle annonce la victoire de son Cœur Immaculé.
C’est donc un lieu où le Ciel se fait proche, où plus exactement la distance entre le Ciel et la terre apparaît dans sa vérité : elle est infime, le simple battement amoureux d’un cœur en réponse à l’amour de Dieu peut admettre en sa présence selon la promesse du Christ.

On comprend pourquoi le pape a tenu à s’y rendre. Où mieux qu’à Fatima (ou plus de 500 000 personnes l'ont acclamé et suivi tout ce jour) peut-il parler de la proximité du Ciel et de la joie du salut ? Cette journée du 13 mai invite toute la catholicité à s’élever vers Dieu en se laissant porter par l’ascenseur céleste inauguré par Jésus Christ, monté vers son Père et Notre Père, pour inscrire notre nom dans le livre des Cieux et nous revêtir par avance d’un vêtement de fête dépassant en blancheur tout ce que nous pouvons imaginer ou rêver.

1 commentaire:

  1. par contre, vous n'avez pas pu aller à Fatima, mais j'imagine que tu as suivi l'événement avec ferveur... tes propos le prouvent

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