C’est le mai, le joli mai. Et Dieu sait s’il est joli sous ces cieux atlantiques où le ciel et l’Océan se rejoignent dans une étreinte éclaboussée d’un bleu si beau qu’il est aussi celui que poursuivent à perdre haleine les fabricants d’azulejos depuis des siècles. J’ai déjà parlé des prairies de l’Alentejo, lesquelles au fait n’ont rien à envier à celles de l’Algarve ou de Tras os Montes. Oui mai est bien un moment merveilleux ici.
Le mai, le joli mai tire à sa fin. Nous avons installé
un oratoire pour le mois de Marie, l’enthousiasme incertain devant cette
évidente réactivation de la piété enfantine des temps jadis. Il paraît qu’on à
l’age de ses enfants et les nôtres ont entre 7 et 11 ans. L’oratoire fut
dressé, la plus jeune l’a orné de compositions de son cru, avec des crucifix
sur lesquels fleurissent des roses dans un raccourci fascinant, comme si sa
jeune âme avait déjà compris que le salut à fleuri sur l’arbre de la croix. Et,
avec une incertaine et chancelante fidélité, nous avons essayé de prier en
famille devant le petit oratoire. Il faut bien reconnaître que les fleurs
champêtres qui auraient dû logiquement l’orner faisaient défaut, mais une
mousse verte et synthétique acquise avec un bouquet a fait des prodiges sur nos
gerberas urbains.
Et puis…avant hier ma douce moitié m’a appelé pour me
demander d’acheter des fleurs. Une statue de la Vierge venait d’arriver dans
notre foyer, poussée par des zéphyrs mystérieux !
La pèlerine est une reproduction de la Vierge de
Schoenstatt, celle qui nous accueillait à La Paz pour la messe dominicale, et
dont nous avions une petite reproduction à la maison. Cette touchante
coïncidence me fait chaud au cœur.
Sur l’autel du mois de Marie il y a des roses
portugaises, comme celles de Sainte Isabelle, et des alstrœmères, lis des Incas
que nous achetions par grands bouquets en Bolivie. C'est pour ainsi dire l'histoire de notre épopée familiale... mise devant Marie.
C’est le mois de Marie, c’est le mois le plus beau !
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