Fiat voluntas tua |
La 4ème demande
du Notre Père semble nous dépouiller de notre faculté d’initiative. Pourtant, à
y bien regarder, et convaincus que la volonté de Dieu est mue par le bien seul
elle revient à poser un acte de confiance et de foi.
Faire la
volonté de Dieu c’était, on s’en souvient pour l’avoir lu dans Saint Jean la
nourriture de Jésus (Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé ).
Elle est
belle et dure comme une gemme de grand prix cette demande qui confie à Dieu le
gouvernement de nos pensées et désirs, elle est libératoire aussi car si je me
dépouille volontairement des oripeaux de volonté qui m’enserrent pour entrer
dans la volonté de celui qui veut plus que tout mon bien, je gagne une paix et
une assurance incomparables.
On est là
encore devant un de ces prodigieux paradoxes dont la vie en Dieu regorge pour
confondre ceux qui se croient sages : l’abandon de notre pseudo
souveraineté, celle qu’Adam avait voulu arracher à l’arbre de l’Eden, fait de
nous par l’Onction de Jésus à Gethsémani des princes et des fils de Dieu.
Au moment sublime où l’Oint, le Christ est devenu lui-même onction en acceptant
d’être broyé au pressoir de la Croix, il a prononcé ces mots sublimes. C’était
au jardin des Oliviers, et le Seigneur était devenu cette Olive sainte qui
allait être affreusement triturée par la mort afin que nous ayons la vie.
La
défiance d’Adam a ainsi été vaincue par l’abandon du Christ, son Non a été
effacé par le Oui de Jésus, et les deux scènes où s’est joué notre destin éternel l’ont
été sous un arbre. Dans le premier acte, le serpent a triomphé, dans le dernier
il a été terrassé, c’est ce en quoi l’obéissance de Jésus jusqu’à la mort est
une victoire, malgré les affreuses apparences
Oh !
Combien il doit être délicieux de faire confiance à Dieu au point de lui
abandonner même nos désirs. En demandant à Dieu que sa Volonté soit faite sur
la terre, nous nous situons déjà, par faveur anticipée, au Ciel.
La Prière
de Jésus ouvre ainsi les portes du Royaume et permet à Dieu de descendre, comme
il le faisait jadis dans la fraicheur du soir, pour être avec l’Homme. Il y a
dans ces mots donnés par le Seigneur une vertu inimaginable qui permet au
Ciel de retrouver la terre, et actualise éternellement la rencontre sacrée
symbolisée par la Croix dans laquelle l’horizontal terrestre rejoint le
vertical céleste dans la personne d’un Homme-Dieu qui s’immole pour nous.
***
Les
armes du combat :
.
Il est un
baptême dont je dois être baptisé, et combien il me tarde qu'il soit accompli ! Lc, 12,50
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