dimanche 21 février 2010

Ce Dieu personnel et exigeant qui nous aime d'un amour fou.

Une terre aride, altérée, sans eau
J+M

Le carême est décidément, d’un point de vue spirituel, une époque bénie.
Jeûner peut dégager du temps, se priver d'un film libère environ 100 minutes pour autre chose. L'homme peut alors choisir de se dépouiller d’une partie de lui-même pour revêtir les richesses que Dieu lui propose. C’est le “secret” qu’exprime Marie dans le Magnificat. Pendant ces 40 jours, il prend une actualité sensible pour nous :


Il est donc avantageux d’être affamé, affamé de Dieu et de vérité, pour pouvoir être comblé puisque le mode d’emploi donné par Marie est clair : les riches sont renvoyés les mains vides et les pauvres sont comblés.
Donc, au désert où Dieu nous invite pendant le Carême, pas de riches, rien que des pauvres, des épris de Dieu, des cœurs qui le cherchent avec droiture et ne biaisent pas le pacte en exigeant que le dieu qu’ils veulent bien rencontrer soit semblable à ce qu'ils ont imaginé. Ce Dieu-là ne sera probablement qu’une idole faite de main d’homme, car notre Dieu est vraiment le Tout-Autre, celui qui ne peut être connu que s’Il lui plaît de se révéler.
Restons au désert, la Bible à la main (ou mieux encore dans le cœur, c’est là sa vraie place), car nous aurons beaucoup à découvrir en contemplant ce Dieu personnel et exigeant qui nous aime d'un amour fou.
Le livre de la Genèse nous a déjà permis de contempler la somptueuse beauté de l’acte créateur de Dieu tirant Adam de la terre, et lui insufflant sa vie par un baiser d’amour.
Cette relation d’amour est tellement ineffable qu’il serait folle présomption de l’imaginer si le texte antique ne nous y autorisait. Elle est d’ailleurs parfaitement inimaginable pour un cœur de riche, un cœur suffisant de certitudes sur l’origine de l’homme, son devenir comme espèce, son rôle (pas toujours glorieux) dans le parcours de cette minuscule sphère qu’est la Terre où nous habitons. Or le problème de nos cœurs gavés de certitudes, de préjugés et de science est qu’il nous est de plus en plus difficile d’accepter la simplicité de cette relation d’époux (Dieu) à épouse (âmes) qui est la noblesse de notre vocation et que le projet divin proposait dès l’origine. On sait aussi que c'est ce projet que le Christ est venu restaurer.
Nous -genre humain façonné par le Potier divin-, sommes donc appelés à devenir semblables à lui et à lui être unis par une vraie relation sponsale.
Et pourtant, entre la terre de l’origine et le souffle divin du but, nous choisissons presque toujours la première sans hésiter, un peu comme l’a exprimé un Michel Tournier en décrivant son Robinson irrésistiblement attiré par la boue au point d’y passer de longues heures dans une soue à la fois malodorante et fascinante.
L’avantage de revenir au désert, celui où Dieu nous envoie comme Osée envoya jadis son épouse pour parler à son cœur (Osée 2: 14) ; est que le repos et l’expérience d’un dénuement volontairement accepté nous permettent de retrouver notre Nord spirituel. L’âme qui décide de prendre un peu de recul pendant le Carême desserre ainsi les liens de ses occupations nécessaires mais tyranniques et retrouve d'autres priorités. Elle pourra alors accepter peu à peu d’être séduite par son Dieu et, sous la caresse des mains du potier divin qui lui insuffle son souffle elle pourra s’écrier :

Dieu, c'est toi mon Dieu, je te cherche, mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair, terre sèche, altérée, sans eau.


La réponse de Dieu, son Esprit donné comme un souffle dans notre chair, donnera à ceux qui le recevront la joie de pouvoir dire avec l’épouse du Cantique des Cantiques :

Qu’Il me baise des baisers de sa bouche !

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3º rose du désert

Cantique des Cantiques 1 : 2

Qu'il me baise des baisers de sa bouche ! Car ton amour vaut mieux que le vin

Psaume 63. 2

Dieu, c'est toi mon Dieu, je te cherche, mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair, terre sèche, altérée, sans eau.

Luc 1, 53


Il comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides.

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1 commentaire:

  1. Qu'il me soit permis de souhaiter à chacun la profondeur et l'authenticité d'une vraie relation sponsale (j'ai découvert le mot avec toi cher Fred, super l'idée du lien explicatif) avec celui ou celle qu'on a choisit pour la vie... difficile challenge qui requiert chaque jour constance et indulgence, patience et tendresse, tout un programme simplement humain déjà bien ardu à "tenir" mais ô combien chaleureux sur la durée !

    PS le mot à taper c'est cheese... souriez !!

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