mardi 6 avril 2010

Recycler la vie

Son regard purifie, recycle si j'ose dire et reconstitue l'être qui se tourne vers lui id=J+M
Avec douceur, avec obstination, avec cet entêtement des choses lentes et sûres, comme une eau qui ruisselle pour perforer un monolithe, mettre non pas des prières dans la vie, mais la vie dans une prière.
La vie avec ce qu’elle a de grand et de saint, -mais aussi ce qu’elle a de menu et de triste, de souillé, de renfermé- aspire à devenir dialogue intime, colloque amoureux, confiant, abandonné avec ce Dieu qui comprend tout. Son regard purifie, recycle si j'ose dire et reconstitue l'être qui se tourne vers lui. La prière devient dialogue capable d'embellir la totalité de la vie.
La respiration, cet aller-retour des poumons, retrouve ce souffle qui vient du baiser originel donné à l’homme par son Dieu alors qu'il n’était encore qu'un projet fait de glaise et boue.
S’alimenter, prendre trois repas par jour venus de la terre et se souvenir que les fruits et les mains qui les préparent sont les dons de celui qui a tout tiré du néant par sa parole.
Travailler pour semer du partage et de la solidarité afin que les épines des relations sociales fleurissent, et que le monde lentement puisse devenir plus juste.
Se reposer pour entrer dans un shabbat, ce jour que Dieu a béni ... Tout est prière.

Sur l’autel antique des hébreux on sacrifiait jadis taureaux et boucs. On peut à présent sur l’autel de son cœur présenter les colères, les indignations, les espoirs déçus, les rages de notre vie.
La fumée de ce sacrifice intime monte vers Dieu qui l’agrée.
Les laideurs et les lâchetés aussi portent leur dose de prière puisqu’il n’y a rien d’humain qui soit étranger à un Dieu qui a pris à bras le corps la condition humaine (comme il a pris sa croix à bras le corps) pour assumer tous les péchés jamais commis.

Je prie aussi en disant la longue somme de mes limites. Mes tristesses, mes erreurs et mes trahisons, Dieu les a oubliées. Mieux, il les a utilisées pour faire de moi celui qui veut le prier sans crainte aujourd'hui.

Que la vie tout entière puisse devenir élan vers Dieu, aspiration de l’âme vers l’En Haut, vers le trône de la Grâce ... Que l’ensemble des jours devienne un cantique humble et pourtant immense … serait-ce possible ?

Je suppose, j’ose à peine espérer que ce désir qui frappe d’insistante façon à la porte du cœur y est déposé par Celui-là même qui l’exaucera.

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