samedi 17 avril 2010

Un saint de 24 ans à peine


La jeunesse et la sainteté se sont rencontrées dans la figure d’un jeune espagnol, Bernardo Hoyos qui sera porté sur les autels demain dimanche 18 avril à Valladolid en Espagne, dans une grande liesse populaire et ecclésiale.

Ce jeune homme du XVIIIº siècle (1711-1735) nous est, par bien des aspects, familier. Nous nous alimentons du même pain et des mêmes sacrements que lui, nous somme ses compagnons au sens propre car ni le temps ni la distance ne peuvent faire obstacle à cette proximité des saints qui entrent dans la grande famille de Dieu, dont nous sommes membres, non pas pour siéger de façon hiératique dans un quelconque Olympe congelé, mais bien pour nous aider au quotidien dans notre propre recherche de la Gloire de Dieu.

Or la Gloire de Dieu, c’est un homme debout affirmait avec audace Saint Irénée à l’aube de l’Eglise. En voici avec Bernardo de Hoyos un exemple rafraîchissant pour notre époque qui a “tout vu” et “tout compris” … mais qui n’est pas tendre pour ceux qui essaient d’avancer debout dans la lumière du Christ.
Voilà un jeune homme qui cherche Dieu et qui le trouve. Sa quête le conduit au sacerdoce. Dans la compagnie de Jésus où tout est orienté vers la contemplation et l’action. Mais sa soif le conduit à désirer plus encore, cette soif que rien n’étanche si ce n’est Dieu. C’est dans le Cœur de Jésus que Bernardo trouvera la source et son centre, pour devenir cet homme debout, adorant et rendant grâce que l’Eglise va célébrer demain.
Le Cœur de Jésus s’est révélé avec force à Paray-le-Monial, mais son culte n’était pas connu en Espagne. Bernardo en devint l’apôtre zélé dans son pays. A son exemple il est extraordinairement réconfortant de cheminer en méditant cette réalité toujours étonnante : Dieu est une personne que son Cœur caractérise. Cœur à envisager comme un emblème, un symbole, un lieu mystique si l’on veut, un espace où l’homme à sa place, mieux, un lieu où, s’il s’en approche, l’homme découvre sa vraie nature, debout, et non ployé sous le fardeau des péchés, des soucis, des illusions et des ambitions.
Le raccourci le plus efficace pour trouver ce lieu est de se rendre dans son propre cœur, là où Dieu veut faire sa demeure et résider, car Dieu se trouve dans le cœur à cœur.

Il faut s’y rendre en affamé, car depuis la prière d’action de grâce de Marie nous ne pouvons plus ignorer qu’il comble de biens les affamés et renvoie les riches les mains vides (Lc, 1 : 53)
C’est sur cette base à la fois simple et solide que ce jeune espagnol a reçu une sainteté fulgurante, achevée pour lui à l’âge ou tant d’autres n’ont même pas songé à la désirer. Et pourtant il est profondément imitable. Il n’a pas fondé dans l’austérité un ordre religieux héroïque, il n’a pas marché sur les eaux comme saint Pierre avec Jésus, il n’a pas atteint le Ciel à la force du poignet comme les extravagants stylites des débuts du christianisme. Non, il s’est contenté d’être lui-même tel qu’il avait été trouvé par Dieu, et il s’est abandonné sans réserve ni restrictions, ne comptant pas sur ses propres forces mais bien sur celles de Jésus.
Sans forcer dans ses derniers retranchement l’interprétation, il me semble que son nom était porteur d’un projet providentiel. Bernardo, reçu en honneur du fondateur de Clairvaux, le place sous la protection de St Bernard, contemplatif et constructeur. Bernardo a par ailleurs retrouvé le sens mystique de son patronyme très répandu Hoyos, qui signifie fosse (au pluriel) en contemplant l’image de l’immensité de l’amour de Dieu. Hoyo(s) c’est aussi le trou, où on ensevelit un corps dans l’attente de la résurrection, et peut signifier aussi les trous qui ont été percé dans les membres du Sauveur, et dans lesquels notre humanité blessée trouvera refuge et guérison.
Modèle proposé aux jeunes ayant faim et soif d’idéal, Bernardo intercède avec tous les saints qui comme l’apôtre Jean, ont été invités à se pencher sur le sein de Dieu, ils en ont perçu les palpitations d’amour et ont découvert qu’il était le Rocher d’où jaillissait la source de l’eau vive, eau de la joie et de la vie éternelle. Il nous indique un chemin que sa prière et sa protection nous aideront à emprunter, pour qu’à notre tour coulent de notre sein des fleuves à partager solidairement avec toutes les soifs du monde (Jean, 7 :38).

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Les armes du combat :

Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Ecriture.

Depuis lors je suis plongé et immergé dans ce Divin Cœur , que je mange, que je boive, que je parle ou que j’étudie, partout il me semble que mon âme ne perçoit rien d’autre que le Cœur de son Aimé, et lorsque je me trouve face au Seigneur au Saint Sacrement, qui est le lieu depuis lequel se déversent les flots de ses délicieuses faveurs, dans la mesure où ce culte considère le Cœur de Jésus au Saint Sacrement comme son but, c’est là que ma dévotion atteint pleinement l’objet de ses désirs amoureux.
Bx Bernardo de Hoyos

"Desde este punto he andado absorto, y anegado en este Divino Corazón; al comer, al dormir, al hablar, al estudiar y en todas partes no parece palpa mi alma otra cosa que el Corazón de su amado, y cuando estoy delante del Señor Sacramentado, aquí es donde se desatan los raudales de sus deliciosísimos favores, y como este culto mira al Corazón Sacramentado, como a su objeto, aquí logra de lleno sus ansias amorosas”.
Beato Bernardo de Hoyos

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2 commentaires:

  1. Mais dis-moi, un jeune saint récemment canonisé, tu nous en a déjà présenté un il y a quelques temps... j'ai voulu chercher dans les archives, mais il y a trop de billets (tu vois, ça marche la blogomanie !!)... bientôt le 100ème ! Bises et bon dimanche à vous 5

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  2. Merci Nicole pour ton soutien jamais pris en défaut. Tu arrives bientôt au billet nº 700 ... et je m'achemine en effet vers mon propre 100º
    Le jeune saint espagnol d'aujourd’hui rappelle par l'intensité de sa foi le jeune Hermano Rafael, qui mourut au XXº siècle (1937). Je lui ai effectivement consacré 2 billets, il est indéniable que la spiritualité espagnol me bouleverse, je me reconnais dans son expression, même si je considère l’Eglise dans ce qu’elle a d’universel.

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