dimanche 11 octobre 2009

Hermano Rafael



J+M
On proclame aujourd’hui 11 octobre à Rome en la veille de la fête de Notre Dame du Pilar –date essentielle pour l’Hispanité- la canonisation d’un nouveau saint : Rafael Arnaíz Barón, connu comme Hermano Rafael, personnalité attachante s’il en est. Ce jeune saint né en 1911 est arrivé au Ciel en 1937, alors qu’il n'avait que 27 ans.
Il n’a pas fondé de congrégation, ni écrit de somme, ni relevé un ordre défaillant, mais s’est attaché à aimer la pauvreté (il était d’une riche famille aristocratique) et à chercher la paix du Christ dans une Espagne déchirée par la guerre.
Entré à la Trappe de Venta de Baños en Castille, il abandonna pour ce faire une carrière prometteuse d’architecte. Sa santé défaillante l’obligea, à sa grande confusion, à suivre un accommodement de la règle cistercienne qu’il aimait tant, et à passer dans la solitude, à l’infirmerie de ce monastère, l’essentiel de son temps. Il dut revenir plusieurs fois dans le monde après y avoir renoncé, que ce soit pour raisons de santé, ou encore pour se présenter sous les drapeaux. Un coma diabétique l’emporta alors qu’il avait découvert un chemin spirituel d’une étonnante intensité, dans la lignée d’un autre castillan, Jean de la Croix. Il a laissé des écrits que la piété maternelle, puis l’admiration de ses frères en religion permirent de publier. Leur succès grandissant montre que la lecture des héros ordinaires du combat pour la sainteté continue de susciter des échos dans le peuple de Dieu. Ces lignes ont la force du témoignage et créent une connivence entre ce jeune homme, qui livre un combat d’amour, et son lecteur.
Rafael cherchait Dieu et la sainteté, sans quoi ce n’est pas à la Trappe mais dans d’autres sphères qu’il eût brillé. Dieu a rempli sa part du contrat et s’est laissé trouver. Il a séduit son âme qui est à présent proposée comme modèle à notre vénération et à notre amitié. Modèle, Rafael l’est assurément. Héros du combat quotidien, il savait reconnaître partout la présence du Christ dans les plus petites choses, et faire fuir les diablotins (diablillos) de la tristesse, du dégoût et du découragement en se souvenant qu’il était là à la Trappe ou dans le monde pour aimer le Christ et Sa mère.
Il s’en fit l’écho dans une page qui rappelle celle où Sainte Thérèse explique comment elle marchait dans son cloître pour un missionnaire. Lui, élevé dans une grande maison, et habitué à être servi se retrouva à éplucher des navets dans le réfectoire. Il ignorait jusqu’au nom de ces légumes, mais sut découvrir que l’amour du Christ passait aussi par l’exécution de cette tâche. Le tout est rapporté dans un style accessible, enjoué et souvent plein d'humour.

Son nom résonne pour notre présent d’échos prophétiques. Le jeune Rafael porte le nom , mais aussi le message de l’Archange qui accompagna Tobie dans sa quête d’un remède pour la cécité de son père.Comme lui, il quitta un monde frappé d’aveuglement, celui de la furie bestiale de la guerre, pour trouver un Poisson symbolique - l'ICHTUS dans lequel on devine la contemplation en Eglise, qui donne le remède amer mais souverain qui nous guérit du péché d'acédie.
Nos propres aveuglements sont invités à cheminer en compagnie de ce héros moderne, et à exulter avec lui, après avoir vaincu par le jeûne et la prière les nombreux démons qui nous empêchent d’entrer dans la joie des noces de l'Agneau.
++++++
Les armes du combat :


Tobie 11; 12-15.
Après qu'ils eurent adoré Dieu et lui eurent rendu grâces, il s'assirent.
Aussitôt Tobie, prenant du fiel du poisson, l'étendit sur les yeux de son père.
Au bout d'une demi-heure environ d'attente, une taie blanche, comme la pellicule d'un oeuf, commença à sortir de ses yeux.
Tobie la saisit, et l'arracha des yeux de son père, et à l'instant celui-ci recouvra la vue.

2 commentaires:

  1. Que de vilains diablotins n'est-ce pas... Et de quoi est mort ce jeune héros ? Si jeune justement ??

    RépondreSupprimer
  2. Il souffrait de diabète. C'est précisément un coma diabétique qui l'emporta.

    RépondreSupprimer