dimanche 4 octobre 2009

Un sac de riz

J + M Mais qu'est-ce que le temps si ce n'est un petit sac d'instants, semblables à un de ces sacs de riz que l'on voit chez les marchands de produits comestibles et les coopératives agricoles
Qu’est-ce que je donnerais pour être vivant, pour sentir les rayons du soleil sur mon corps physique et les rayons du soleil de Dieu sur mon âme, ce petit néant qui a conscience de lui-même et aspire à l'Eternité ?
Ma vie ? Mais elle ne vaut rien, ou si peu ! Et quel paradoxe que de donner sa vie pour exister !
Mon temps ?
Mais qu'est-ce que le temps si ce n'est un petit sac d'instants, semblables à un de ces sacs de riz que l'on voit chez les marchands de produits comestibles et les coopératives agricoles !
Mon amour ? Mais il est si pauvre et si sec qu'un charançon n'en voudrait pas !
Mes souffrances ? Tu le sais Seigneur, toi qui me protèges depuis toujours, qu'à toute la faible mesure de souffrance de mon âme tu as toujours ajouté une grande portion de consolations.
Ma force et mon intelligence ? Parlons-en sans sourire ! Comme Gandhi, je peux écraser une chenille, mais je suis bien incapable de refaire cette simple chenille. Quant à mon intelligence, elle me montre simplement l’étroitesse de mes limites. Comme une boussole inconsciente de son écrin, dont elle n’est jamais sortie et qui indique un Nord immense et vertigineux.
Non, Seigneur je ne te donnerai ni ma force ni mon intelligence, sauf s’il me prenait envie de Te faire rire.

Je n'ai donc rien à Te donner mon Dieu, Toi qui me donnes tout.
Tu m’as créé par pure grâce, ce n’est pas moi qui me suis fait.
J’ai tout reçu de Tes mains
Je n'ai donc rien à dire pour être créé par Toi, joyeusement, généreusement, et la vie que Tu me donnes fuse en abondance,
Émerveillement sur émerveillement, je crie de joie à l'ombre de Tes ailes quand je suis seul, et je m’écrie de joie devant l'œuvre de Tes mains où que je sois.
Alors je ne peux te donner en retour de tant d’amour que mon néant. C'est la seule chose qui me soit propre.
La certitude n'être rien, et l'immense bonheur que ce rien T'appartienne.
Et pour faire bonne mesure je veux adjoindre à ce don la somme épaisse et brutale de mes péchés. Cela aussi m'appartient et je Te le donne, car je sais bien que dans la fournaise immense de Ton coeur ces scories n'ont pas d'importance, sauf à s'en emparer et à leur donner un poids qu’elles n’ont pas.
Mon néant qui s’émerveille de Ta beauté et de Ta force, sait que cette beauté s’est préoccupée de lui,
Et je ne sais pas pourquoi tu m'aimes, Toi qui es l'Amour, mais je ne peux que répondre à ces battements de coeur divin
Qu’est-ce que je ferais …
Pour être aimé de l’Amour ?
Quand je vois tout ce que font les amants séparés, les miracles que peuvent faire deux cœurs d’enfants d’homme et de femme pour se retrouver quand survient l’épreuve, je crois que pour Toi, Dieu mais aussi Père, mais aussi Ami, mais aussi Sauveur, mais aussi Frère, tout serait encore trop peu
Et pourtant je te refuse mes instants, je t’accorde ma prière comme une faveur, et je n’entre dans ton projet que contraint et forcé. Et Toi tu nous aimes d’un si fort amour que ta croix en est le témoin.
Tu as si soif de nos âmes arides, que tu as bu toutes les larmes du monde pour les pleurer en solitude sur un gibet.
Et ton chagrin a libéré les torrents des cieux jadis fermés.
Qu'est-ce que je dirais à Celui qui a dit la lumière et le monde et les a convoqués par Sa parole ?
Quels mots ineffables prononcer pour celui qui est la Parole d’amour du Père pour l’humanité ?
Je n’ai que des balbutiements, des souvenirs épars, des tristesses et des trahisons à Te dire,
Et ce grand espoir que Ta parole, qui crée les mondes, créera un interstice de miséricorde
Par lequel je pourrais me glisser et trouver refuge dans ton cœur ouvert pour nous par un soldat romain.
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Les armes du combat :
Cantique des Cantiques 8, 6-7

Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour, Et les fleuves ne le submergeraient pas; Quand un homme offrirait tous les biens de sa maison contre l'amour, Il ne s'attirerait que le mépris.

2 commentaires:

  1. Et oui, nous sommes ainsi et pourtant si précieux pour certains, dont ceux, ici bas, qui nous aiment, et Celui qui là-haut nous a créés. Pour autant faut-il se décrire ainsi, je veux dire une telle humilité est-elle réellement sincère ? Non, car, en plus de toutes ces caractéristiques que tu énumères avec méticulosité, nous en avons une qui est, pour nombre d'entre nous, de faire pour le mieux, de nous appliquer quotidiennement et éperdument notre "longue et lourde tache", désireux de bien faire et toujours prêts à nous justifier. Ne nous faisons pas plus humbles que nécessaire, je ne crois pas que cela soit un bien !!!

    PS en forme de sourire : le mot à taper c'est "clous" !!!!

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  2. Clous, bien sûr, pouvait-il en être autrement, dans la mesure où les clous sont les instruments que Jésus a choisis pour signer l’acte par lequel Il nous délivrait de la somme folle de nos détresses et autres trahisons. Pour que l’on soit bien sûrs que ses bras étaient grands ouverts pour nous, Il a accepté que des clous les maintiennent sur cette barre transversale qui nous ouvrait le Ciel!
    Revenons à l’humilité
    L’humilité c’est accepter sa position, qu’elle soit infime ou éminente.
    Être humble devant Dieu ce n’est pas s’aplatir, mais bien que sûrs de sa noblesse de fils de Roi, reconnaître que nous ne sommes rien devant lui. Regarde Marie à qui la plus étonnante distinction vient d’être attribuée. La voici mère de Dieu.
    Son cri de joie devant Elisabeth qui la célébrait, c’est
    Il a posé les yeux sur son humble servante (elle reconnaît que comme créature elle n’est pas très élevée) qu’elle nuance aussitôt après, humblement mais sincèrement en disant :
    Désormais tous les âges me diront bienheureuse.
    Etre convaincus que nous ne sommes rien nous met à l’abri de cet orgueil ; celui dont il faut à tout prix se préserver, et que stigmatise Marie, toujours au début de St Luc : Il disperse les superbes. Jésus a dit de façon solennelle « sans moi vous ne pouvez riens faire » (Jean, 15-5). Et cela nous conduit à nous reconnaître ainsi qu’ on le fait dans la liturgie eucharistique, pêcheurs et misérables pour, aussitôt devenir dignes du plus grand des honneurs et être en mesure d’offrir le sacrifice parfait, offrir Dieu à Dieu, et e haussé à cette éminente dignité par Jésus lui-même.
    Car Dieu qui nous aime et veut faire de nous des fils, des prophètes et des rois, nous conduit à nous reconnaître petits devant lui.
    Humiliez vous devant la main puissante de Dieu dit st Pierre ( Pi.5:5 Et tous, dans vos rapports mutuels, revêtez-vous d'humilité; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. 6 Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève au temps convenable; 7 et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. )
    pour nous éviter la tribulation luciférienne de nous prendre pour des dieux (c’est le venin que le serpent a instillé dans le cœur d’Adam et d’Eve , « vous serez comme des Dieux.Gn 3, 5) Le serpent lui-même aurait bien voulu être Dieu, et la tradition rapporte qu’il fut terrassé par l’archange Michel qui lui assena cet argument définitif . Qui ut Deus ? Qui est comme Dieu ?) .
    L’humilité bien comprise, une fois fait le deuil de nos illusions (nous ne sommes pas dieux) nous permet de devoir ajustés à notre place, hautement éminente, et de dire avec l’apôtre
    Je peux tout par celui qui me fortifie (Ph 4, 11-13)
    La vie chrétienne est passionnante, pleine de paradoxes apparents qui s’éclairent mutuellement et créent un sentiment d’émerveillement. Nous aurons toute l’éternité pour contempler Dieu, et devenir de plus en plus semblables à Lui, sans jamais y parvenir (Dieu merci)
    Fille du Roi des rois, appelée par ton baptême à partager sa gloire, tu es grande Michelaise, quand tu reconnais que celui qui t’a créée a fait pour toi des merveilles. Et il n’empêche que nous les humains nous ne sommes mêmes pas capables d’un battement de cœur amoureux vers Dieu si le St Esprit ne le met pas Lui même en nous.
    Bises

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