mercredi 22 juillet 2009

L’Angélus

Merci Nicole qui nous aide avec Lamartine à élever un peu nos âme au-dessus du sillon
Complètement décalé, en la fête de Ste Marie Madeleine j'ai envie de parler de l’Angélus. Sur les grands triptyques du Rosaire je saute d’un mystère à l’autre, c’est comme ça que je suis hélas, mais il faudra aussi absolument consacrer un "lambeau" de prière à l'immense et merveilleuse sainte qu'est Marie Madeleine, peut être pas en sa fête liturgique mais nous y reviendrons.

L’angélus

Dans l’enchevêtrement fertile des dévotions celle de l’angélus m’enchante depuis l’enfance.

Prière simple, qui ouvre la journée, la ponctue et la termine, elle se carillonne encore dans un grand nombre d’églises en France à la suite d’un vœu du Roi Louis XI. De purs chefs d’œuvre l’attestent, comme le montre cette merveilleuse photo d'un vers de Lamartine que ma grande amie Nicole a prise en Avignon pendant ses récentes péripéties festivalières.

Une pilule de vitamines spirituelles qui condensent et récapitulent le salut. Que ceux qui ont comme moi la chance de voir leur journée scandée par le carillon de cette prière ne se privent pas de la dire dans le secret de leur cœur, ils en retireront de grands profits et de grandes joies.

Car l’annonce de l’arrivée du verbe de Dieu dans notre monde est une nouvelle si étrange et si merveilleuse qu’on se la répète de jour en jour sans relâche depuis des siècles (psaume 19 ; 3) comme celle de la Résurrection que célèbrent avec une allégresse intacte nos amis orthodoxes qui proclament inlassablement "Christ est ressuscité !" lors de chaque "divine liturgie".

Cette courte oraison se récite en quelques instants et apporte des heures de paix et de surnaturelle satisfaction. Elle permet en effet dans un premier temps de contempler Marie recevant de l’Ange (d’où le nom Angélus, premier mot de cette prière en latin) l’annonce de sa future maternité divine. Extraordinaire surprise de Marie qui ne s’attendait pas à cette mission. Sa réponse, humble et glorieuse, est ce "Fiat" qui constitue le premier mot humain de l’histoire du salut, dont l’économie générale était jusqu’alors l’apanage du Divin. "Qu’il me soit fait selon votre parole"….et l’essentiel se réalise, invisible mais immense : le Verbe se fait chair, et il habite parmi nous.

Or, nous savons depuis l’Ascension que Jésus est avec nous chaque jour jusqu’à la fin du monde. Mais ces mots qui récapitulent et résument le temps de grâce qui commence pour l’humanité ont été écrit par le maître visionnaire, St Jean, l’aigle de Pathmos. On l’appelle ainsi car on croyait jadis que le grand oiseau était capable de regarder le soleil en face. L’apôtre, lui, ayant découvert sur le cœur de Jésus (Jn, 13;25) combien Dieu était vulnérable et bon, était ainsi capable de regarder en face le Soleil de Dieu.

C’est aussi ce que cette prière nous enseigne et nous invite à faire : regarder sans défaillir la venue du Soleil de justice, avec la guérison dans ses rayons.(Ml3 : 20)

La courte oraison qui la termine résume avec grâce et majesté les principales étapes de notre relèvement par l’abaissement du Christ : Incarnation, Passion, Résurrection.

Daigne Seigneur répandre Ta grâce en nos âmes, afin qu’ayant connu par la voix de l’Ange le mystère de l’Incarnation de Jésus-Christ Ton Fils, nous puissions arriver, par les mérites de Sa passion et de Sa croix, à la gloire de Sa résurrection.

Nous ne pouvons rêver d’un meilleur programme, nous qui avons entendu la voix du bien Aimé et désirons Le connaître, Le suivre et vivre de Lui.

Observons enfin que parmi les mérites de cette prière dont on ne fera pas, Dieu merci, le tour en quelques lignes, celui de nous associer aux Anges n’est pas le moindre. Nous avons tout à gagner en leur compagnie. Leur patience, leur force et leur fidélité en font nos meilleurs amis pour la conquête de l’éternité.
L’angélus réactualise la joie des anges qui voient commencer le salut de leurs frères dans la création si mortellement blessée par la morsure du serpent au jardin d’Eden et dont la guérison ne peut venir que de Dieu même. L’honneur de se rendre après de Marie, humble mais puissante (Virgo potens disent d'elle avec justesse les litanies de la sainte Vierge), appelée à devenir leur reine rejaillit sur toute la Cour Céleste. Notre honneur est d'y être associés et de chanter ainsi l’infinie miséricorde de Celui qui, sans horreur, a pris notre humanité.

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