mercredi 29 juillet 2009

Sainte Marthe, de Béthanie à Tarascon

Sainte Marthe, priez pour nous !
Le mois de juillet liturgique commémore des femmes vaillantes et fortes en grand nombre. J’aime ces figures féminines, ces Judith et ces Esther modernes, ces saintes et ces docteurs qui nous aident sur la route de la vie chrétienne par leur exemple et leur compagnie. Elles nous introduisent dans l’action, nous servent de modèle dans les épisodes de combat spirituel et, bénéfice non négligeable, dispersent les accusations de misogynie dont on crible injustement l’Eglise.


Le lisboète d’adoption que je suis chérit la figure de Sainte Isabelle du Portugal, née dans la famille royale de Castille, reine, épouse, femme, fille et mère de rois qui mourut dans la pauvreté choisie d’un couvent à Coimbra où sont vénérés ses reliques (son corps incorrompu est exposé à la vénération des fidèles une ou deux fois par siècle, sans doute à la date du 4 juillet jour de sa fête).
Sainte Margueritte, fêtée le 20 est une autre de ces héroïnes ayant préféré la noblesse céleste aux splendeurs de la cour.
Sainte Madeleine est fêtée le 22 et aujourd’hui l’Eglise célèbre sa sœur, sainte Marthe.
Or en ce 29 juillet, mon blog de méridional en exil s’associe modestement à cet hommage liturgique rejoignant par le cœur les habitants de la ville de Tarascon en Provence dont elle est la patronne.
Marthe, sœur de Lazare et de Marie-Madeleine a cet honneur insigne d’avoir été hôtesse du Christ. (Lc 10:38) Elle figure à ce titre dans l’Evangile. Il est probable qu’elle accompagnait sa jeune sœur et Marie la Mère de Jésus au Calvaire avec les autres saintes Femmes. Après la dispersion des croyants de Jérusalem au tout début de l’ère chrétienne, l’histoire raconte qu’elle s’embarqua avec Lazare (qui devint évêque de Marseille) et sa sœur et arriva en Provence qu’elle évangélisa. Sa prédication fut appuyée par des miracles de grande ampleur, comme celui de libérer les bords du Rhône d’une sorte de monstre du Loch Nech ou dragon, épouvantable bestiole appelée tarasque qui dévorait les gens du cru après les avoir terrorisés. Marthe le réduisit, à leur demande, par sa prière et le lia avec sa ceinture. Il fut ensuite abattu par les habitants dont on imagine le soulagement et qui dans la foulée se convertirent à la foi de cette vierge impétueuse.

Sainte Marthe, comme tous les saints, est un modèle, une balise sur la route du croyant. Ce qu’il y a d’intéressant pour le chrétien du XXIème siècle c’est que ses prodiges et privilèges nous concernent tous, car nous sommes tous appelés à accomplir ses œuvres, chacun à notre mesure.

Ainsi, le privilège d’avoir le Christ pour hôte ne lui est pas réservé, nous pouvons en faire autant en L’accueillant dans la prière, dans la communion, et dans les pauvres. On ne Le trouvera guère ailleurs. Et on se souvient qu’il Lui arrive de frapper à la porte de nos cœurs. « Voici que je me tiens à la porte et que je frappe... » (Ap 3, 20).

Peut-être comme elle, en compagnie du Seigneur, goûterons-nous la joie très douce d’assister à la résurrection d’un être cher. Marthe a vu son frère Lazare sortir du tombeau, et sa sœur Marie revenir d’une vie très dissolue.
Elle est à ce titre la sainte à invoquer si l’on désire obtenir la grâce d’une conversion chez un proche. Car des deux miracles que fit le Seigneur dans sa famille le plus éclatant a été celui de rappeler à la vie l’âme de Marie de Magdala. La résurrection de son frère Lazare, si elle est " techniquement " plus difficile, est infiniment plus simple pour Dieu qui respecte toujours la liberté de ses enfants. Dieu a ressuscité Lazare à son insu. Mais Marie a dû coopérer, accueillir et accepter l'œuvre de Dieu en son âme pour être convertie et en voir sortir, rapporte l'Evangile, sept démons.
Avec le secours de la prière de la Sainte, peut-être nous aussi aurons-nous aussi le privilège d’avoir notre nom inscrit dans le Livre saint de Dieu, comme le sien l’est dans l’Evangile (Luc. 10, 20).
S’il nous faut partir pour un voyage spirituel, prenons-la en notre compagnie et invoquons-la. Son courage et son travail de prédication en Provence ont été couronnés de succès.
Enfin, lier et attacher une tarasque anthropophage est une affaire plus compliquée. Il faudra peut-être, toujours avec le secours de la sœur de St Lazare, y voir une invitation à attacher nos passions, ces monstres redoutables capables de nous détruire par les feux de la convoitise, de la jalousie ou des appétits mondains. La ceinture, on l’a vu, aide à les contenir. On se rappellera avec Saint Paul quelle est la panoplie complète pour ce combat dans lequel la ceinture représente la vérité.
Sainte Marthe, priez pour nous !
Eloignez-de nous le mensonge, le nôtre et celui du monde !
***

Lc 10:38- Comme ils faisaient route, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. (Lc 10:38 )

Marthe, Marthe, tu te soucies et t’agites pour beaucoup de choses ; pourtant, il en faut peu, une seule même. C’est Marie qui a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. (Luc 10 : 41-42). 

Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez -vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. (Luc 10, 20).

C'est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. 
Tenez donc ferme : 
ayez à vos reins la vérité pour ceinture; revêtez la cuirasse de la justice; 
mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l'Évangile de paix; 
prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin; 
prenez aussi le casque du salut, et l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu. 
Faites-en tout temps par l'Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints. (Ephésiens 6 : 13-19)

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