mercredi 29 juillet 2009

Sainte Marthe, de Béthanie à Tarascon

Sainte Marthe, priez pour nous !
Le mois de juillet liturgique commémore des femmes vaillantes et fortes en grand nombre. J’aime ces figures féminines, ces Judith et ces Esther modernes, ces saintes et ces docteurs qui nous aident sur la route de la vie chrétienne par leur exemple et leur compagnie. Elles nous introduisent dans l’action, nous servent de modèle dans les épisodes de combat spirituel et, bénéfice non négligeable, dispersent les accusations de misogynie dont on crible injustement l’Eglise.


Le lisboète d’adoption que je suis chérit la figure de Sainte Isabelle du Portugal, née dans la famille royale de Castille, reine, épouse, femme, fille et mère de rois qui mourut dans la pauvreté choisie d’un couvent à Coimbra où sont vénérés ses reliques (son corps incorrompu est exposé à la vénération des fidèles une ou deux fois par siècle, sans doute à la date du 4 juillet jour de sa fête).
Sainte Margueritte, fêtée le 20 est une autre de ces héroïnes ayant préféré la noblesse céleste aux splendeurs de la cour.
Sainte Madeleine est fêtée le 22 et aujourd’hui l’Eglise célèbre sa sœur, sainte Marthe.
Or en ce 29 juillet, mon blog de méridional en exil s’associe modestement à cet hommage liturgique rejoignant par le cœur les habitants de la ville de Tarascon en Provence dont elle est la patronne.
Marthe, sœur de Lazare et de Marie-Madeleine a cet honneur insigne d’avoir été hôtesse du Christ. (Lc 10:38) Elle figure à ce titre dans l’Evangile. Il est probable qu’elle accompagnait sa jeune sœur et Marie la Mère de Jésus au Calvaire avec les autres saintes Femmes. Après la dispersion des croyants de Jérusalem au tout début de l’ère chrétienne, l’histoire raconte qu’elle s’embarqua avec Lazare (qui devint évêque de Marseille) et sa sœur et arriva en Provence qu’elle évangélisa. Sa prédication fut appuyée par des miracles de grande ampleur, comme celui de libérer les bords du Rhône d’une sorte de monstre du Loch Nech ou dragon, épouvantable bestiole appelée tarasque qui dévorait les gens du cru après les avoir terrorisés. Marthe le réduisit, à leur demande, par sa prière et le lia avec sa ceinture. Il fut ensuite abattu par les habitants dont on imagine le soulagement et qui dans la foulée se convertirent à la foi de cette vierge impétueuse.

Sainte Marthe, comme tous les saints, est un modèle, une balise sur la route du croyant. Ce qu’il y a d’intéressant pour le chrétien du XXIème siècle c’est que ses prodiges et privilèges nous concernent tous, car nous sommes tous appelés à accomplir ses œuvres, chacun à notre mesure.

Ainsi, le privilège d’avoir le Christ pour hôte ne lui est pas réservé, nous pouvons en faire autant en L’accueillant dans la prière, dans la communion, et dans les pauvres. On ne Le trouvera guère ailleurs. Et on se souvient qu’il Lui arrive de frapper à la porte de nos cœurs. « Voici que je me tiens à la porte et que je frappe... » (Ap 3, 20).

Peut-être comme elle, en compagnie du Seigneur, goûterons-nous la joie très douce d’assister à la résurrection d’un être cher. Marthe a vu son frère Lazare sortir du tombeau, et sa sœur Marie revenir d’une vie très dissolue.
Elle est à ce titre la sainte à invoquer si l’on désire obtenir la grâce d’une conversion chez un proche. Car des deux miracles que fit le Seigneur dans sa famille le plus éclatant a été celui de rappeler à la vie l’âme de Marie de Magdala. La résurrection de son frère Lazare, si elle est " techniquement " plus difficile, est infiniment plus simple pour Dieu qui respecte toujours la liberté de ses enfants. Dieu a ressuscité Lazare à son insu. Mais Marie a dû coopérer, accueillir et accepter l'œuvre de Dieu en son âme pour être convertie et en voir sortir, rapporte l'Evangile, sept démons.
Avec le secours de la prière de la Sainte, peut-être nous aussi aurons-nous aussi le privilège d’avoir notre nom inscrit dans le Livre saint de Dieu, comme le sien l’est dans l’Evangile (Luc. 10, 20).
S’il nous faut partir pour un voyage spirituel, prenons-la en notre compagnie et invoquons-la. Son courage et son travail de prédication en Provence ont été couronnés de succès.
Enfin, lier et attacher une tarasque anthropophage est une affaire plus compliquée. Il faudra peut-être, toujours avec le secours de la sœur de St Lazare, y voir une invitation à attacher nos passions, ces monstres redoutables capables de nous détruire par les feux de la convoitise, de la jalousie ou des appétits mondains. La ceinture, on l’a vu, aide à les contenir. On se rappellera avec Saint Paul quelle est la panoplie complète pour ce combat dans lequel la ceinture représente la vérité.
Sainte Marthe, priez pour nous !
Eloignez-de nous le mensonge, le nôtre et celui du monde !
***

Lc 10:38- Comme ils faisaient route, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. (Lc 10:38 )

Marthe, Marthe, tu te soucies et t’agites pour beaucoup de choses ; pourtant, il en faut peu, une seule même. C’est Marie qui a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. (Luc 10 : 41-42). 

Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez -vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. (Luc 10, 20).

C'est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. 
Tenez donc ferme : 
ayez à vos reins la vérité pour ceinture; revêtez la cuirasse de la justice; 
mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l'Évangile de paix; 
prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin; 
prenez aussi le casque du salut, et l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu. 
Faites-en tout temps par l'Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints. (Ephésiens 6 : 13-19)

mardi 28 juillet 2009

La leçon de la cigale (suite)

Exuvie de Cigale
C’est , comme le signale justement mon amie Nicole mon côté méridional qui est en jeu. Dès qu’il s’agit de parler de quelque affaire du Midi me voilà en verve parait-il. Et s’il s’agit d’une bestiole, encore plus. Alors pour ne pas démentir cette réputation, un nouveau petit coup de cigale et de Midi.

Il y a, on l’a vu, pas mal de choses dans la Cigale que je trouve absolument fascinantes.
Outre son enthousiasme et son orchestre personnel qui lui fait entonner si justement l’hymne que l’on sait.
C’est sa résolution.
Voici un animal qui vient de passer 4 ans dans un sous-sol humide, qui y a pris ses habitudes, qui a fini par y faire son trou, et par connaître les bons circuits conduisant aux bonnes racines.
Elle a su mériter, se faire honorablement connaître de ses amies et éviter ses ennemis, bref sous terre elle est chez elle, dans son élément.
Elle a tiré parti de ses forces minuscules et de la boîte à outils que Tu lui avais donnée. Toute sa longue vie d’insecte elle l’a passée sous terre à sucer des racines et à creuser. Or il advient que sous l’impulsion de l’instinct elle quitte tout son monde connu et fait un grand saut – figuré– dans l’Inconnu. Elle monte à la surface !
Chose qui ne lui était probablement jamais arrivé.
Il est bien entendu que c’est pour elle une question de vie ou de mort. Soit elle émerge, soit elle meurt. Quels que soient les risques, rien ne l’empêchera de se hisser au tronc d’un arbre et d’y grimper.
Or voici que la « chétive pécore » (ah l’école de St Siffret et ses leçons de français, de récitation et de calcul) n’hésite pas et se lance tête baissée dans une aventure où elle a tout à perdre.
Habitudes, situation, prestige, connaissances, alimentation et revenu.
Comme Abraham au pays d’Ur en Chaldée qui part pour la Terre qui pour être promise n’en est pas moins inconnue et sans doute pleine de périls.
Là encore la bestiole nous donne une leçon magistrale d’abandon à la Providence.

Je l’entends déjà si elle était affectée d’un cœur humain.
Je l’entends déjà se plaindre des heures supplémentaires à creuser pour aller en haut alors que sa formation c'est d'aller vers le bas ;
Qu’on ne lui a pas versé son indemnité de mue et son allocation de perte d’exuvie (je sais que j’exagère Nicole mais c’est vraiment ce mot qu'on emploie chez les cigales).
Qu’elle a cotisé au fonds de racines et d’humeurs et que c’est pas pour qu’on lui demande une participation exceptionnelle aux frais d’ascension qui risque de la pénaliser dans sa progression de carrière.

Si elle appartenait à une église elle dirait qu’elle a toujours chanté en langue sacrée et qu’on ne lui fera pas marmonner des trucs modernes la tête en bas (ou en battant des mains, ou face au peuple, ou dans la main, que sais-je encore ?)
Elle invoquera le filioque pour rester chez elle, dans la terre, dans son groupe de prière ;
demandera que fait Rome pour parer à de tels scandales et s’étonnera que la conférence épiscopale ne soit pas sensible à son cas
Elle écrira même un blog pour condamner sévèrement l’effroyable destin des cigales d’Irlande qui s’y sont fait prendre
Bref pas à elle non, on ne la lui fera pas. Et elle restera dans son trou , où elle périra.
Sans avoir connu l’ivresse du Ciel bleu, l’odeur de la Résine dans le chaud Mistral, le goût de la Sève des Amandiers tatoués de Lichens oranges.
Elle périra sans avoir vu ses ailes pousser, sans avoir reçu la grâce de la fécondité
Moignon inerte et inutile au fond d’une galerie sombre.

Mais –Dieu merci– c’est bel et bien un cœur pur et léger de Cigale qui bat sous ses ailes transparentes. Elle est donc montée sans hésiter, probablement sans un regard en arrière pour ses anciens domaines et sa vie passée. Elle a lu dans St Paul aspirez aux choses d'en haut et elle a cru en la Parole de Dieu, elle a donc vu le Ciel et elle a fait preuve de grandeur et c’est à présent la fête à la cymbale et la garrigue entière le sait !

Ouf !
On a failli avoir peur.
Merci Seigneur de nous donner ce soir un grand cœur de Cigale, et pas un de ces vilains petits cœurs d’homme.

dimanche 26 juillet 2009

La leçon de la cigale

cigale, Saint Siffret juillet 2009
Il m’est arrivé la semaine dernière, alors que j’étais à Saint Siffret chez mes parents, de surprendre une cigale et, ô joie rare, de pouvoir la photographier. Je suis encore tout abasourdi d'enthousiasme car la bestiole m’a donné une leçon bien éloignée de celle de la fable qu’on m’avait enseignée à l’école de ce même village il y a de ça, ma foi, fort longtemps.

En l’observant, je pensais qu’il était grand temps de rendre justice à la cigale car sa réputation tout à fait détestable de tête brûlée, de sans souci et toute paresseuse est tout aussi odieuse qu’imméritée, Tu le sais bien Seigneur Toi qui l'as créée ; et j’aimerais ce soir Te dire à quel point mon cœur de méridional est pris d’une « sainte » jalousie devant ce gentil insecte qui représente d’une certaine et gracieuse façon notre destinée.
En premier lieu, son exultation (j’en parlais hier) sur les arbres est tout à fait légitime si l’on pense à l’invraisemblable parcours du combattant qu’il a dû subir pour en arriver à son triomphe.
Pondu et abandonné, l’œuf de cigale a donné naissance à un vermisseau minuscule (Fabre l’a très bien décrit), aveugle et mou, qui a dû s’agripper, descendre en terre, creuser et se fixer à une racine pour en sucer les humeurs pendant un interminable hiver. Ses forces constituées, abreuvé a cette source minuscule, il a entrepris un parcours souterrain tout à fait remarquable, fouissant la terre très dure de ses pattes menues pour se développer pendant 4 années complètes sous le sol, ce qui représente pour une bestiole aussi petite une éternité d’efforts en miniature . Enfin un beau jour, il a su rompre avec ses habitudes souterraines, s’est hissé sur une tige, a mué, c’est à dire qu’il a abandonné son enveloppe corporelle et ses outils de travail de terrassier aveugle pour devenir grimpeur. Accroché à un tronc d’arbre, il est sorti de son enveloppe et a laissé ses ailes se développer pour prendre un essor auquel absolument rien ne l’avait préparé si ce n’est les instructions très précises que lui avait donné l’ «instinct », qui est la feuille de route que Tu lui as assignée depuis les origines.
Enfin, après cet envol, fixé à une branche, baigné par la lumière pour la première fois de sa vie, l’insecte s’enivre de soleil et de la sève des branches que son rostre est capable de forer. Comment s’étonner de cette allégresse ! Le voici dans l’empirée des cigales, et son bonheur crisse et devient un cliquettement de joie audible à des centaines de mètres.
Et pendant que j’observais et photographiais la bestiole, je pensais qu’elle était une sorte de croquis, de résumé, de mode d’emploi pour la vie éternelle que Tu nous donnes. Comme un divin apophtegme, en quatre dimensions (temps compris).
Ne sommes-nous pas ce vermisseau aveugle et nu qui lutte depuis son origine dans l’obscurité pour parvenir à Ton soleil ? La racine qui nous abreuve, parfois amère, parfois douce, ce sont les sacrements de Ton église ô Jésus. La terre est l’élément où nous nous agitons, où nous souffrons, où nous devons lutter avec notre épaisse matérialité. Il nous faut au prix d’un effort écrasant, terrasser comme le fait l’humble vermisseau des volumes de terre qui nous dépassent, mais comme lui nous savons confusément que notre vraie patrie est aérienne. Notre lutte quotidienne avec la matière nous fortifie. Ainsi, sans nous installer dans la boue qui nous abrite et bien portés par une ferme espérance, au prix de continuels efforts on finit par gagner le ciel, le soleil et la lumière. Même si cela semblait impossible quand on fouissait la terre sans avoir jamais vu le moindre rayon depuis l’éclosion. Et la mort est la mue qui nous donne des ailes et nous introduit enfin dans Ta lumière, où nous pouvons à tue-tête clamer que Tu es bon, tandis que Toi même Tu nous éclaires (Ap 21:23).
Alors merci pour la leçon de joie et de persévérance, Cigale, ma sœur. Née des mains du Créateur génial qui nous a tous appelés à l’existence, tu nous dis cet été combien il est doux de se laisser dorer au soleil de Dieu et de quelle façon Il tient ses promesses en nous donnant infiniment plus que nous ne saurions demander ou concevoir.(Ep 3:20)
Et surtout, pas avare de ta louange, tu la fais retentir bien haut.
Comme il est « juste et bon » de le faire !

L’insecte obéît avec zèle alors que ses jours durent si peu. Nous les hommes, appelés à vivre pour l’éternité, laisserons- nous les bestioles nous en remontrer ?

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* Ap 21:23- La ville peut se passer de l'éclat du soleil et de celui de la lune, car la gloire de Dieu l'a illuminée, et l'Agneau lui tient lieu de flambeau
* Ep 3:20-A Celui dont la puissance agissant en nous est capable de faire bien au-delà, infiniment au-delà de tout ce que nous pouvons demander ou concevoir

samedi 25 juillet 2009

Je crie de joie à l’ombre de Tes ailes.

Or Tu viens, et frappes à la porte
Le PSAUME 62 de la liturgie des heures de ce matin est une exultation modélisante, valable pour nous tous. Il demande rien moins que crier de joie : «Je crie de joie à l’ombre de Tes ailes».
Plein de choses Seigneur me viennent au cœur dans ma bribe d’aujourd’hui (je crois que je préfère bribe à lambeau pour parler de ma prière d’aujourd’hui).
En premier lieu je n’exulte pas assez et t’en demande pardon. Sous ce ciel infiniment limpide du Portugal où Tu m’as placé (à ma surprise non encore terminée) tout est beauté. Il y a quelques (dizaines d’?) années j’aurais pleuré de joie à la simple idée d’aller vivre au sud du Sud, exaspéré que j’étais par les paysages du centre de la France dont je n’avais pas su voir la beauté. Tu m'as accordé de vivre au Sud. Exultation !
Timide. Trop timide cette joie. Je veux vraiment la crier, or ce blog est une sorte de caisse de résonance. Que toute la blogosphère retentisse des cris de joie que je veux pousser pour Toi !
Pourquoi ? Mais pour Tes ailes, bien sûr. Il ne fallait pas aller les chercher bien loin, elles me recouvraient et j’ai mis si longtemps à m’en rendre compte. Petit néant sans existence, erratique et vagabond, j’ai surgi car Tu m’as inséré dans l’Histoire, j’ai cru brièvement que c’était la mienne avant de me rendre compte que Tu m’avais inséré dans Ton Histoire Sainte ! Alors cris de joie !
Tu m’as appelé à l’existence, puis tu m’as revêtu d’un manteau royal alors que j’étais nu et misérable. Pas étonnant que tu nous demandes d’en faire autant dans l’Evangile, et promets d’être sévère au denier jour si nous ne le faisons pas à notre tour, n’as-Tu pas toujours donné l’exemple en Père, en Maître attentionné ?
Je parle bien sûr de cette splendide dignité d’enfants de Dieu que Tu nous accordes avec ta grâce.
Nous étions tous nus, puisque nous étions comme des brebis égarées, tondues par les exploiteurs et les menteurs (la liste en est longue et improbable, les marchands de somma, de vide, de promesses, d’horoscopes et de charlataneries ont fait leurs choux gras de notre pauvreté).
Nous avions froid, loin de la bergerie de Ton cœur aimant. Nous n’étions pas seulement tondues mais rouées de coups et mordues par des ennemis implacables, ces loups démoniaques qui promettaient la lune et n’avaient qu’un reflet pâle et pollué à faire miroiter !
Or Tu viens, et frappes à la porte et tu prends l’initiative (nous ne le pourrions certainement pas) de commencer avec ceux qui t’ouvrent une immense et unique histoire d’amour avec Dieu.
Tu nous donnes des habits royaux, car quelle pourpre est plus éclatante que celle que tu as conquise pour nous au prix de toute Ta souffrance au Calvaire (ta croix est dressés pour chacun d’entre nous en ce moment n’est ce pas ?).
Tu nous restaures dans ce privilège inouï qu’avait Adam avant la chute.
On le voit sous la plume de ton Évangéliste Luc quand il donne notre généalogie en donnant la Tienne Jésus au début de son livre :
Fils d’Adam, fils de Dieu. Lc 3:38

Rien de moins.
Filiation qui me fait gémir d’une crainte et d’un amour révérenciel lorsque je la lis, car elle nous concerne tous !

Depuis Ta venue je peux écrire dans le livre de ma propre vie que je suis fils d’Adam et fils de Dieu et même sauter les étapes généalogiques car Je suis Ton fils, tu m’as serré contre Ton cœur et Tu m’as absous de tous mes stupides errements (dont au fond Tu te moques éperdument, pourvu qu’on veuille bien se laisser aimer par Toi).
Me voilà fils de Roi, fils du Roi des Rois et Seigneur des Seigneurs !
Alors oui, à l’ombre de Tes ailes, je m’écrie que Tu es bon !

mercredi 22 juillet 2009

L’Angélus

Merci Nicole qui nous aide avec Lamartine à élever un peu nos âme au-dessus du sillon
Complètement décalé, en la fête de Ste Marie Madeleine j'ai envie de parler de l’Angélus. Sur les grands triptyques du Rosaire je saute d’un mystère à l’autre, c’est comme ça que je suis hélas, mais il faudra aussi absolument consacrer un "lambeau" de prière à l'immense et merveilleuse sainte qu'est Marie Madeleine, peut être pas en sa fête liturgique mais nous y reviendrons.

L’angélus

Dans l’enchevêtrement fertile des dévotions celle de l’angélus m’enchante depuis l’enfance.

Prière simple, qui ouvre la journée, la ponctue et la termine, elle se carillonne encore dans un grand nombre d’églises en France à la suite d’un vœu du Roi Louis XI. De purs chefs d’œuvre l’attestent, comme le montre cette merveilleuse photo d'un vers de Lamartine que ma grande amie Nicole a prise en Avignon pendant ses récentes péripéties festivalières.

Une pilule de vitamines spirituelles qui condensent et récapitulent le salut. Que ceux qui ont comme moi la chance de voir leur journée scandée par le carillon de cette prière ne se privent pas de la dire dans le secret de leur cœur, ils en retireront de grands profits et de grandes joies.

Car l’annonce de l’arrivée du verbe de Dieu dans notre monde est une nouvelle si étrange et si merveilleuse qu’on se la répète de jour en jour sans relâche depuis des siècles (psaume 19 ; 3) comme celle de la Résurrection que célèbrent avec une allégresse intacte nos amis orthodoxes qui proclament inlassablement "Christ est ressuscité !" lors de chaque "divine liturgie".

Cette courte oraison se récite en quelques instants et apporte des heures de paix et de surnaturelle satisfaction. Elle permet en effet dans un premier temps de contempler Marie recevant de l’Ange (d’où le nom Angélus, premier mot de cette prière en latin) l’annonce de sa future maternité divine. Extraordinaire surprise de Marie qui ne s’attendait pas à cette mission. Sa réponse, humble et glorieuse, est ce "Fiat" qui constitue le premier mot humain de l’histoire du salut, dont l’économie générale était jusqu’alors l’apanage du Divin. "Qu’il me soit fait selon votre parole"….et l’essentiel se réalise, invisible mais immense : le Verbe se fait chair, et il habite parmi nous.

Or, nous savons depuis l’Ascension que Jésus est avec nous chaque jour jusqu’à la fin du monde. Mais ces mots qui récapitulent et résument le temps de grâce qui commence pour l’humanité ont été écrit par le maître visionnaire, St Jean, l’aigle de Pathmos. On l’appelle ainsi car on croyait jadis que le grand oiseau était capable de regarder le soleil en face. L’apôtre, lui, ayant découvert sur le cœur de Jésus (Jn, 13;25) combien Dieu était vulnérable et bon, était ainsi capable de regarder en face le Soleil de Dieu.

C’est aussi ce que cette prière nous enseigne et nous invite à faire : regarder sans défaillir la venue du Soleil de justice, avec la guérison dans ses rayons.(Ml3 : 20)

La courte oraison qui la termine résume avec grâce et majesté les principales étapes de notre relèvement par l’abaissement du Christ : Incarnation, Passion, Résurrection.

Daigne Seigneur répandre Ta grâce en nos âmes, afin qu’ayant connu par la voix de l’Ange le mystère de l’Incarnation de Jésus-Christ Ton Fils, nous puissions arriver, par les mérites de Sa passion et de Sa croix, à la gloire de Sa résurrection.

Nous ne pouvons rêver d’un meilleur programme, nous qui avons entendu la voix du bien Aimé et désirons Le connaître, Le suivre et vivre de Lui.

Observons enfin que parmi les mérites de cette prière dont on ne fera pas, Dieu merci, le tour en quelques lignes, celui de nous associer aux Anges n’est pas le moindre. Nous avons tout à gagner en leur compagnie. Leur patience, leur force et leur fidélité en font nos meilleurs amis pour la conquête de l’éternité.
L’angélus réactualise la joie des anges qui voient commencer le salut de leurs frères dans la création si mortellement blessée par la morsure du serpent au jardin d’Eden et dont la guérison ne peut venir que de Dieu même. L’honneur de se rendre après de Marie, humble mais puissante (Virgo potens disent d'elle avec justesse les litanies de la sainte Vierge), appelée à devenir leur reine rejaillit sur toute la Cour Céleste. Notre honneur est d'y être associés et de chanter ainsi l’infinie miséricorde de Celui qui, sans horreur, a pris notre humanité.

mardi 21 juillet 2009

La vie éternelle a déjà commencé !

Nos épines sont déjà des fleurs en Ton jardin
Entendu avec une surprise joyeuse dimanche dernier à la Cathédrale d'Uzès pendant la messe :  "La vie éternelle a déjà commencé !"


Alors Seigneur, cette vie qui n’est que germe et seuil et préparation,
Cette vie sur laquelle luit ton soleil et scintillent tes astres,
Cette vie où nous nous interrogeons est le premier mouvement d’une symphonie appelée à se jouer éternellement dans ton royaume ?

Nos épines sont déjà des fleurs en Ton jardin ?

Je ne sais pas pourquoi je sais, mais je sais par toutes les fibres de mon être que la vie éternelle est déjà là, en puissance mais aussi en actes.
Nos mots vers Toi s’inscrivent en lettres d’or dans Ton Livre et Tu leur donnes sens pour toujours.
Nos élans sont réponse à cette aspiration qui éternellement nous appelle :
Tu nous crées sans cesses,
Et en échange de nos minutes Tu nous éternises !

Que Ta volonté soit faite, puisqu’elle nous suscite,
Sur la Terre comme au Ciel une seule et splendide liturgie vers Toi,
Que Ton règne vienne puisqu’il est en nous.

samedi 18 juillet 2009

En la fête de Notre Dame du Mont Carmel


L'eau est par excellence lustrale et sacrificielle; déluge et salut sont associés dans la même démesure et profusion qui donne une idée de l'infinie Miséricorde.
Nous sommes nés par la noyade figurée dans le baptême dans laquelle meurt le vieil homme afin que surgisse l'homme nouveau.
Saint Pierre associe le baptême au Déluge, et la bois de la croix à l'Arche du vénérable Noé (1Pierre 3;18-21)

Mais dans le Livre des Rois (1Rois, 18, 38) l'eau acquiert une nouvelle dimension que la fëte de ND du Mont Carmel actualise pour notre bonheur spirituel : dans un premier temps c'est celle qui est versée sur la sacrifice d'Elie pour attirer le feu qui montre que Dieu scelle le pacte de l'holocauste en l'agréant.
Dans un deuxième temps l'eau qui survient après une longue, très longue période de sécheresse, marque le retour d'une période de grâce venue de Dieu.

En nos cœurs confits dans l'appétit des choses de ce monde et les convoitises de ce qui passe, Ta grâce Seigneur, comme une ondée bienfaisante, pour nous faire vivre en Toi !
Que Marie du Carmel nous aide dans cet élan, qu'elle nous aide à nous offrir nous mêmes en holocauste face aux prêtres des faux dieux dont cette société nous présente sans relâche les masques grotesques à adorer.
Marie qui est la source de toutes les grâces, rosée très pure venue du ciel pour remédier à nos aridités.

lundi 13 juillet 2009

S’étendre dans l´herbe

- Dieu dit : Que la terre verdisse de verdure : des herbes portant semence et des arbres fruitiers donnant sur la terre selon leur espèce des fruits contenant leur semence et il en fut ainsi Gn 1:11

Tu es merveilleux Seigneur
Tu combles les cœurs de ceux qui se tournent vers Toi au-delà de toute attente, de toute espérance.

Aujourd’hui, la pluie est prière :
Gouttes menues qui s’insinuent et avivent les plantes et
Vont au cœur des fleurs pour les alimenter.

Ainsi Ta parole au fil des jours  régénère et désaltère-t-elle en s’infiltrant dans l’espace que nous lui donnons.

Je Te vois dans les beautés, dans les grâces des mouvements, dans les rires, dans les enchaînements.
Le minéral lui-même parle de Toi.
Sa rudesse est mitigée par la douceur de l´herbe, qui deviendra sang dans l’animal qui la broute, chaleur, palpitation. La vie !
Cette herbe qui devint tapis moelleux et sur lequel s’étendit la foule qui t’écoutait lors de la Multiplication des pains.(Mt 14:19)
Une des premières choses que Tu créas, qui sortit de Tes mains comme une bénédiction dès le troisième jour.

Seigneur laisse-moi ce jour m’étendre dans l´herbe et T´écouter en adorant.

dimanche 12 juillet 2009

Écoute, Israël

Écoute, Israël

Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces commandements que je te donne aujourd’hui resteront gravés dans ton cœur. Tu les rediras à tes fils, tu les répéteras sans cesse, à la maison ou en voyage, que tu sois couché ou que tu sois levé. Dt 6, 4-8a

1. Donne moi des oreilles spirituelles pour T’entendre ô mon Dieu
Je suis sourd de toutes les surdités, empêtré et abasourdi dans les stridences de l’urgence
Vacarme sans fin des obligations qui essaient de supplanter ta priorité
Et y parviennent assez bien, je le confesse.

Donne moi cette acuité spirituelle qui permet d’entendre le murmure de Ta voix et ne pas s’en épouvanter
Ta voix de Père, de Merveilleux Conseiller,
Ta voix qui parfois est comme le bruit d’un léger silence (1 Rois
19, 12).

2.Tu es l’unique, le saint, l’amour de nos vies.
Créés pour Toi et par Toi, nous devrions être à Toi sans relâche, sans partage.
Doux Seigneur, doux pasteur, nous tes brebis nous préférons les loups et les brigands ;
Ceux qui nous rouent de coups et nous laissent exsangues sur le chemin comme cet homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho.

3. Grave dans mon cœur Ta loi d’amour,
Que chacun de ses battements Te dise je T’aime
Afin que je puisse le faire de toutes mes forces d’aujourd’hui, sans penser à ce qu’hier a perdu.
Sois ce mouvement léger de mon cœur qui se retient de battre sous le doux fardeau de Ta présence aimante.
Sois le début et la fin de cette quête dans laquelle je ne cherche que Toi pour me trouver en Toi et être celui que Tu veux que je sois.

4. Répéter que Tu es saint et que Tu es unique. Boire dès ce jour la coupe de l´Éternité.
Marcher sans cesse vers la fontaine de ton Nom très saint, Jésus.
Ecouter Ton amour dire aussi mon nom et me créer, ainsi, pour Lui.

samedi 11 juillet 2009

Transformez-vous en renouvelant votre façon de penser

Sainte Therese d'Avila

De la lettre aux Romains (12, 1-2)
Transformez-vous en renouvelant votre façon de penser.
Je voudrais Seigneur un peu de ton regard pour voir les êtres et les choses.
Cesser de penser que je peux tout, que l’homme peut tout, et que tous les hommes peuvent tout ensemble car je suis de plus en plus sûr que sans Toi nous ne pouvons rien faire.
Je voudrais plus que tout que mes pensés évoluent car je sais bien que comme le dit Ta parole « Mes pensées ne sont pas vos pensées »
Donne moi des Yeux capables de Te voir et des oreilles capables de T’entendre !
J'ai l' intuition de plus en plus intense que le voile entre le Royaume et le monde que nous habitons se fait de plus en plus tenu.
Le Royaume est en marche et chaque jour nous rapproche du but.
Tu arrives et nous T’attendons.
Je voudrais voir les choses éphémères comme depuis l’éternité. Tel projet audacieux à la lumière de ton regard devient si peu de choses, comme le soulignait Sainte Thérèse d’Avila, la Madre, dans sa phrase devenue proverbiale : la vie est une mauvaise nuit dans une auberge triste
La vida es una mala noche en una mala posada.
Heureusement, voici que point Ton Aurore.

En attendant, et pour que Tu nous ne nous trouves pas comme les Vierges folles, sans huile, sans force et assoupies, Tu nous envoies pour nous prévenir ces coups de cœurs dans lesquels il T’arrive de battre (dans la communion désirée et ou reçue, dans les frères, dans l’assemblée, dans la liturgie.)
Ainsi,
Echoués sur les rivages du temps, nous attendons l’éternité en sachant qu’elle est en marche et les choses reprennent leur juste mesure.

jeudi 9 juillet 2009

Fais-nous revenir

Eglise de Cires, Lamasón, Cantabria, Espagne

Du Psaume 79 :
Seigneur, Dieu de l’univers, fais-nous revenir ; 
que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés.

Dans mon lambeau de prière de ce jour mon Seigneur je reprends l’invocation antique du poète inspiré : Fais nous revenir !
Car nous sommes en exil, loin de Toi et de Ta face
Nous sommes en exil sur les routes du péché
Sur la route de nos idolâtries
Loin de la Terre promise de Ton cœur.
Terre où coule en abondance le lait de Ta parole et le miel des mots de Ton amour.
Je dois bien admettre que nous passons plus de temps sur notre ordinateur qu’avec Toi,
Qu’avec notre famille et ceux que nous aimons
Et je dois bien admettre aussi que nous dépensons pour nos menues idolâtries plus d’argent que pour nos frères dans le besoin et pour ton service.

Fais-nous revenir
Car comme en temps de guerre nous courons en zigzag mais c'est pour échapper à Ta grâce et non au feu de l'ennemi !
Fais-nous revenir car nous sommes en exil à Babel
Et dans ce nouveau Babel les vendeurs de ziggourats nous ont promis un Ciel et une Terre de pacotille pour nous détrousser de notre bien le plus précieux.

Fais-nous revenir à plus de bon sens, plus de cœur, plus de vie,
Toi qui règles par Ta puissance l’univers ; sauve-nous de nous-même et de nos égoïsmes !
Toi qui donnes sa cohérence au monde sors-nous de l’im-monde !
Regarde cette crise qui secoue le monde et dont les victimes sont principalement les pauvres, ceux que Tu préfères.
Tous s’accordent à reconnaître qu’elle est le fruit de l’ambition déréglée de la finance
(Est-ce autre chose que les déjections de Mamon, pour rester polis ?)
Fais qu’elle devienne une chance pour nous qui déambulons si loin sur les routes de l’exil.
Oui, que cette fameuse crise nous dessille pour que nous voyions les limites des échafaudages prétentieux que nous édifions inlassablement et qu'elle nous ramène un peu à Toi.
Un pas vers Toi,
Avec la joyeuse certitude que Tu feras tous les autres.
+++

Seigneur, Dieu de l’univers, fais-nous revenir ;
Que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés.


mercredi 8 juillet 2009

Il s'étonnait de leur manque de foi



De la messe de dimanche dernier à Puentenansa :
N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie et le frère de Jacques...?
Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle...
Il s'étonnait de leur manque de foi (Marc 6, 3.5.6).

Seigneur Tu t’étonnes de notre manque de foi, devant l’ouvrage de Tes mains, jamais interrompu depuis l’origine,
Devant la splendeur de la création où chaque jour nous découvrons de nouveaux – et stupéfiants prodiges,
Et surtout devant la perfection de la rédemption, qui assurément T’a coûté bien plus
Toi quoi crées les univers en 7 jours Tu as mis 33 ans pour Te faire homme, marcher sur nos chemins et nous racheter au prix de tout Ton sang et de toutes Tes larmes.
Etonnant manque de foi, je suis douloureusement surpris aussi devant le mien
Moi qui ne Te reconnais pas dans ma vie et qui choisis les circonstances où Tu es, et celles où Tu n’es pas;
Comme si j’étais indépendant de Toi, alors que je reçois du Dieu vivant le moindre battement de mon cœur
Et que le souffle de ma bouche vient de celui que tu as donné à Adam, souffle que Tu n’as jamais cessé de donner à chaque homme, à chaque femme, à chaque enfant.
Etonnant ce manque de foi de nos cœurs qui ne reconnaissent pas les battements du Tien, les battements du coeur de leur Père.
Si Abraham n’avait pas reconnu ta voix, si Moïse s’était enfui alors que tu l’appelais dans le buisson ardent il manquerait les plus belles pages de l’histoire du Salut.
Et pourtant, ce salut qu’il nous faut saisir car il vient de Toi, nous ne le voulons pas !
Nous voulons de l’argent, des biens et une espérance de vie convenable, mais pas de Toi !
Pas de Dieu !
Et Tu t’étonnes – Quoi ? Est-ce si difficile de se laisser aimer?
Toi qui es l’amour peux tu comprendre cette indifférence envers la tendresse de Dieu que tu n’avais sans doute pas envisagée lors de la création ?
Oh ! qu’il est difficile à l’eau de s’enflammer!
Or nous sommes mouillés, trempés et détrempés par un déluge de désirs contradictoires
(il nous faut tout, et rien ne suffit. Ni l’amour des autres ni la santé ni l’abondance de bien ne laissent en paix notre cœur rongé par la convoitise, alors que Toi seul nous remplit.)
Alors ma prière, mon lambeau ce jour Seigneur est que tu fasses de nos humidités un feu vif ...
Comme tu le fis jadis pour Elie au Mont Carmel
Consume notre pauvre présence devant Toi par le feu de Ton amour, même si elle est baignée de nos larmes et de nos sueurs et de nos obstinations.
Accorde-nous d’être étonnés de Toi, émerveillés en permanence par la Certitude de ta compagnie
Et que Ta seule surprise soit de voir combien nous T’aimons alors que nous sommes si petits devant Ta face !